Les mutualistes ont décidé de lancer, hier, une concertation en vue de « préparer une assemblée générale qui réunira tous les organes statutaires des mutualités », c'est-à-dire les conseils d'administration (CA), les comités de liaison avec les syndicats les plus représentatifs, ainsi que l'organe de contrôle. Cette plénière « se tiendra fin juin », nous a déclaré, hier, le coordinateur du Mouvement des mutualités, Miloud Cheriki, lors de sa réunion avec leurs représentants. Ce mouvement a été créé, pour rappel, en vue de marquer « une riposte » au projet du gouvernement en cours d'adoption et qui porte sur un nouveau statut régissant le fonctionnement des mutualités. Le Comité a déjà exprimé ses réserves sur nombre de dispositions introduites par le projet, notamment sur la retraite complémentaire qui devra être obligatoire, les frais de fonctionnement fixés à 7%, estimant que les mutualités ne sont pas comme les organismes de la Sécurité sociale, mais « relèvent de la gestion privée car ces sont des contributions des adhérents qu'il s'agit ». De plus, les mutualistes précisent qu'ils sont « plus proches de la solidarité » et ne peuvent donc relever du ministère du Travail et des Affaires sociales, souhaitant à cet effet qu'ils soient « soumis dans leur fonctionnement au régime des associations », explique M. Chekiri. Ce dernier déplore le fait de n'avoir pas été consulté dans la préparation de ce texte. Les mutualistes auraient pu donner leur avis, ne serait-ce que via le Conseil national des mutualités qui a été « mis en veilleuse depuis un certain temps », ajoute M. Chekiri. Sur les dispositions « litigieuses » qui soulèvent des réserves de la part du Comité des mutualités, et qu'il voudrait voir enrichies dans le projet en question, il a rappelé les points essentiels qui ont déjà fait l'objet d'une lettre adressée au Premier ministre. Il s'agit de la question de la limitation des mandats du conseil d'administration à deux fois quatre années estimant qu'il serait préférable de « laisser à l'assemblée générale le soin de trancher ». Quant au régime de retraite, les mutualistes pensent qu'ils ne peuvent le prendre en charge du fait que « les moyens diffèrent d'une mutualité à une autre ». Sur les 32 mutualités existantes, il y a « celles qui disposent de 3.000 adhérents et celles qui en disposent de 5.000 ». La crainte de l'adoption d'un régime de retraite obligatoire inquiète les mutualités d'autant que c'est un système dont « l'Etat a toutes les peines du monde à assurer la pérennité », dit-on. Le système des mutualités est bien développé en Algérie. Il compte 1,5 million d'adhérents pour plus de 7 millions de bénéficiaires des prestations les plus diverses comme les primes de décès, de naissance, les compléments de remboursement des frais sociaux... « On dispose d'une centaine de centres médico-sociaux à travers le territoire national et notre activité est plus proche de la solidarité que de la santé », conclut le coordinateur du Mouvement.