Quatre mois après la destitution de Abdelaziz Belkhadem de la tête du parti FLN, son successeur reste la grande énigme pour la majorité des militants, mais aussi pour certains observateurs qui n'arrivent pas à identifier le candidat qui pourrait faire sortir le parti de cette situation. En outre, la convalescence du chef de l'Etat, qui est le président d'honneur du FLN, a incité la direction du parti à reporter sine die l'élection du nouveau SG. Mais la guéguerre entre les militants du parti (redresseurs et pro-Belkhadem) demeure. A l'opposé, d'autres membres préfèrent temporiser. « N'est pas candidat qui veut. Il y a des critères stricts qu'il faut respecter car le FLN est un parti issu du message du 1er Novembre 54. Donc, les opportunistes devront s'en abstenir », estime Mohamed Seghir Kara, un des membres du mouvement de redressement. Il explique : « Actuellement, il y a deux groupes. Le premier œuvre pour le rassemblement, l'unification des rangs, la concertation et la préservation des constances du parti qui reposent sur le message du 1er Novembre. Il refuse la clochardisation du FLN et prône la mise en place d'une commission de candidatures qui permettra de choisir les candidats qui auront le consentement des membres du comité central et du bureau politique avant d'aller aux urnes. Le deuxième groupe, qui soutient M. Belkhadem, veut aller aux urnes le plus tôt possible pour accaparer le poste après l'achat des voix ». M. Kara affirme n'avoir jamais été contre Belkhadem en tant que personne, mais en tant que SG « qui a ouvert la porte aux opportunistes et à l'argent sale ». L'ex-porte-parole du FLN, Saïd Bouhadja, estime que les préparatifs des élections du nouveau SG doivent être menés à bien conformément à l'article 9 du règlement intérieur. « Il faut trouver un consensus sur le futur leader dont la candidature doit obéir à des critères stricts », estime-t-il. Mais qui va provoquer la réunion du prochain CC en l'absence du SG ? Selon lui, M. Belayat a été désigné conformément à l'article 9 du règlement intérieur qui stipule qu'en cas de maladie ou de voyage du SG du parti, le plus âgé des membres du BP est désigné pour prendre les commandes afin de gérer les affaires courantes du parti. « Le poste de coordinateur n'existe pas », objecte M. Bouhadja. L'autre cadre du parti et membre influent du mouvement des redresseurs, Abdelkrim Abada, estime que le prochain SG du parti doit être intègre, consciencieux, responsable et qu'il ne soit pas impliqué dans des affaires de corruption : « Certains militants estiment que le parti vit un conflit de générations et demandent le départ des militants de la première génération. Je suis contre cette idée. La preuve, Belkhadem fait partie de la deuxième génération du FLN, mais cela ne l'a pas empêché de mener le parti vers un désastre. Il a fait du FLN un parti où l'argent sale est le seul critère pour militer ».