Karima Berger est née à Ténès, en Algérie. Après des études de droit et sciences politiques à l'Université d'Alger, elle s'installe en France où elle vit et travaille depuis 1975. Aujourd'hui, elle écrit plusieurs romans en Algérie et en France. On comptera « La chair et le rôdeur », paru aux éditions de l'Aube en 2002, « Filiations dangereuses », publié à la maison d'édition Chèvre Feuille étoilée, en septembre 2007. Mieux encore, elle a contribué à écrire dans diverses revues dont « la Revue d'Europe » en 2003, la revue « Etoiles d'encre » en 2003, « les nouvelles d'Algérie » en 2005, et l'ouvrage « Mon père » paru aux éditions Chèvre Feuille étoilée en 2007. Rencontrée dernièrement à la librairie Kalimat (Les mots), Alger, autour d'une séance de vente-dédicace de son ouvrage « L'enfant des deux mondes », paru aux éditions El Ibriz, Karima Berger accepte volontiers de répondre à nos questions. Dans votre ouvrage, on sent la nécessité d'un débat avec la nouvelle génération, n'est-ce pas ? Effectivement. C'est dans le face à face des cultures arabe et française de mon enfance, dans une découverte de l'autre toujours renouvelée, dans cette confrontation vivante des langues, des corps et des croyances que j'ai pu quêter l'essentiel de mon expression. La lecture de votre roman est d'une grande intensité émotive. Cette atmosphère profonde des sentiments est-elle une marque spécifique de votre style ? C'est aux lecteurs de me faire fart de leur appréciation. En tant qu'écrivaine, je ne pense pas avoir une optique déterminée. Généralement, j'écris parce que le sujet traité m'interpelle. Effectivement, ce thème est porteur d'une grande charge émotionnelle. En tant qu'intellectuelle, comment jugez-vous la relation entre l'Algérie et la France ? Sans ambages, j'estime que c'est une relation complexe, d'amour, de haine et de ressentiment, de règlement de compte, de réconciliation. En clair, c'est une relation passionnelle. Comment la politique influe-t-elle sur les deux sociétés (algérienne et française) ? Honnêtement, je ne dispose pas de toutes les données pour pouvoir répondre à cette question, néanmoins, en tant qu'intellectuelle je me rends bien compte de ce qui se passe autour de nous. Je pense que les mouvements et les débats politiques, que ce soit en Algérie ou en France, influent directement sur la vie sociale. Avec l'écriture de cet ouvrage, on a l'impression que vous voulez réconcilier la mémoire collective... Ce qui n'est pas faux. L'écriture de cet ouvrage contribue à réconcilier la mémoire collective, accepter ce que nous sommes, s'ouvrir aux autres, échanger les savoirs. Il s'agit d'un livre en mesure de renouveler le champ d'une histoire commune. Quels sont vos projets ? Je viens de publier avec Christine Ray un essai en France « Toi, ma sœur étrangère ». Il sera probablement réédité bientôt en Algérie, aux éditions El Ibriz.