Douze ans après sa privatisation, le complexe sidérurgique d'El Hadjar d'Annaba sera soumis, prochainement, à la règle 51/49. La décision découle des négociations enclenchées par l'Etat algérien, à travers le ministère de l'Industrie et le groupe Sider, avec le partenaire indien ArcelorMittal. Le SG du syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal, Tahar Chaouche, contacté, hier par téléphone, a indiqué que cette décision « ne peut être que bénéfique pour les travailleurs ». Il a, toutefois, souligné que le syndicat ignore pour le moment le contenu de l'accord conclu entre la partie algérienne et le partenaire indien. « Jusque-là, nous n'avons pas reçu d'écho de notre administration par rapport aux résultats des négociations », a-t-il dit, avant d'ajouter que le « syndicat a été seulement appelé, il y a 15 jours, à assurer une stabilité sociale ». Pour lui, le point qui ne peut en aucun cas être négociable, c'est la compression d'effectif. « Nous refusons catégoriquement cette procédure », a-t-il précisé. Dans la nouvelle feuille de route établie par les partenaires, il est mentionné, dans le volet social, « le maintien absolu des effectifs ». Selon Smaïn Kouadria, député et membre permanent de la commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification, le dossier de renationalisation du complexe d'El Hadjar est inscrit pour approbation lors de la prochaine réunion du Conseil de participation de l'Etat (CPE). La même source indique que juste après la validation de ladite décision, l'Algérie prendra les commandes du complexe dans la mesure où elle détiendra 51% des actifs dont 46% reviendront au groupe Sider et 5% au Fonds national d'investissement (FNI). La part du groupe indien, ArcelorMittal, sera, de 49%. Dans le cadre de cette recapitalisation, la partie algérienne participera avec un capital de 100 millions de dollars à travers le groupe Sider, alors que l'apport d'ArcelorMittal est fixé à 56 millions de dollars. L'objectif fixé est d'accroître la production à 2,2 millions de tonnes d'acier par an d'ici à 2017. En 2012, 80% des besoins en acier ont été importés pour une valeur globale de 10 milliards de dollars. nouvelle convention collective Sur le plan technique, il est prévu d'optimiser les choix de production en fonction du contexte de demande d'acier et du contexte de coût des matières premières. Sur le plan technologique, de nouvelles installations industrielles seront réalisées. Quant au volet social, des mesures ont été prises. On citera, entre autres, l'instauration d'une gestion performante qui consiste « l'instauration du droit de regard des travailleurs sur les actes de gestion de la société, par la désignation de deux administrateurs de droit représentant le comité de participation, la mise en place d'une nouvelle convention collective qui cadre avec le nouveau statut de la société et l'institution d'une prime d'intéressement et de participation au bénéfice de la société ».