Les décisions de l'Emir Abdelkader relatives au traitement des prisonniers de guerre et à la gestion des conflits étaient en accord avec ses aspirations humanitaires, a relevé, hier à Alger, l'universitaire britannique, Thomas Woerner-Powell. La protection des personnes en cas de conflit armé, notamment les blessés et prisonniers de guerre, que l'Emir Abdelkader prônait même quand il n'avait plus de bases de pouvoir, « reflète sa compétence morale mise au service de la paix dans sa dimension universelle », a indiqué l'universitaire lors du colloque international sur « L'Emir Abdelkader et le droit international humanitaire ». Pour lui, le secours porté par l'Emir à des milliers de chrétiens lors des événements de Damas, survenus en 1860, et la manière dont il traitait ses prisonniers lors de la lutte contre la colonisation française, « démontrent incontestablement le service qu'il a rendu à l'humanité ». « En sauvant la vie à plus de 1.500 chrétiens innocents à Damas, l'Emir a joué un rôle crucial pour éviter un désastre humanitaire, un nettoyage ethnique et pour faire face aux violences communautaires », a-t-il dit, rappelant que « cette louable action a eu un grand écho sur le plan international et lui a valu la reconnaissance des souverains de l'époque ». Evoquant le parcours historique du fondateur de la Croix-Rouge, le suisse Henry Dunant (1828-1910), M. Woerner-Powell a estimé que ce dernier, tout comme l'Emir Abdelkader, « a été choqué par la violence de l'homme contre l'homme, même si le contexte était différent ». Pour l'universitaire britannique, l'Emir et Dunant étaient « les premiers à planter des pousses vertes de l'action humanitaire ».