La direction générale de la protection civile (DGPC) a élaboré un programme qui consiste en l'augmentation de la couverture opérationnelle dans les régions du sud pour la prise en charge des besoins de la population mais aussi des touristes. Pour ce faire, des postes avancés ont été établis dans des zones touristiques à l'exemple de celui de l'Askrem, situé à 2 240 km d'altitude. C'est dans cette optique que s'est inscrite la visite du DG de la protection civile, le colonel Mustapha Lehbiri, dans la wilaya de Tamanrasset. « Le taux de couverture dans la wilaya de Tamanrasset s'est nettement amélioré avec les unités secondaires d'In Salah, In M'guel dans la daïra d'In Guezzam, en sus de postes avancés de Tamanrasset, Tinzaouatine et l'Askrem », précise le lieutenant Bekhti. Des postes avancés sont installés également au niveau des villes frontalières pour la prise en charge de la population résidant à l'extrême sud à l'exemple de Tinzaouatine où le PA est situé à quelques kilomètres du Niger. Selon le chargé de communication, la nouvelle unité principale de Tamanrasset vient d'être réceptionnée alors que trois autres seront bientôt opérationnelles, dont l'unité secondaire d'Igher. « L'emplacement de cette dernière est stratégique vu le nombre d'accidents de la circulation enregistré sur cet axe », explique l'officier. Il s'agit également de la réalisation d'une unité secondaire à Tinguentour située sur la RN 1, la route la plus meurtrière du pays qui enregistre 70% des accidents de la route. Un poste avancé à Arak à 300 km d'In Salah sera bientôt opérationnel alors que le projet d'un PA à Abalessa sera lancé au cours de cette année. Les pompiers de l'Ahaggar face à l'immensité du Sahara Pour sa part, le directeur de la protection civile de la wilaya de Tamanrasset, le colonel Benkaddour, a expliqué que la région de l'Ahaggar souffre beaucoup de l'éloignement entre le chef-lieu et les différentes agglomérations. A titre d'exemple, l'unité principale de la protection civile couvre un secteur d'intervention des communes de Tazrouk à 160 km, Idèlés à 226 km et Abalessa à 100 km, soit près de 335.526,5 km2 majoritairement constitués de reliefs montagneux. Par ailleurs, l'unité secondaire d'In Salah couvre un secteur sablonneux s'étendant sur plus de 134.218,75 km2 exposé aux feux de palmeraie, aux accidents de la circulation, sans oublier la présence de la zone industrielle de Tinguentour située à 120 km. Conséquence : les véhicules d'intervention type urbain trouvent beaucoup de difficultés à emprunter les tronçons sablonneux assez fréquents, obligeant les pompiers à se déplacer dans des contrées désertiques où toute forme de vie est absente sur plusieurs centaines de kilomètres, sans aucun point d'orientation ou lieu de ravitaillement en eau et en carburant. Tamanrasset fait aussi face à plusieurs risques : invasion de criquets pèlerins, effondrement des habitations suite aux chutes de pluies, sécheresse, incendies de palmeraie et inondations. Le problème le plus récurrent auquel font face les pompiers dans cette wilaya est celui des crues des oueds, a souligné le DPC de Tamanrasset qui a noté que les unités ont été équipées de tous les moyens pour une meilleure maîtrise de la situation.