Le Japon veut renforcer ses liens avec l'Afrique où vivront 2,2 milliards d'humains en 2050 et investir dans cette région qui sera « au cœur du développement » dans les prochaines décennies. C'est ce qu'indique la Déclaration de Yokohama, ville où s'est tenue la cinquième édition de la conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique (Ticad), une initiative lancée par l'Empire du Soleil-Levant, en 1993. « Vers le milieu du 21e siècle, sans aucun doute l'Afrique sera au cœur du développement, alors si nous n'y investissons pas maintenant, quand le ferons-nous ? Quel serait le moment propice ? Je le répète : la croissance se trouve aujourd'hui en Afrique, c'est maintenant qu'il faut y investir », déclare Shinzo Abe, le Premier ministre nippon, réitérant son intention de se rendre sur le continent africain « dès que possible ». « Nous sommes déterminés à travailler ensemble pour accélérer la croissance, le développement durable et la réduction de la pauvreté », indique la Déclaration de Yokohama, insistant sur l'importance du secteur privé, « moteur vital pour la croissance », qu'il faut « soutenir et renforcer » en « améliorant le climat pour les investisseurs, notamment le cadre légal ». Le Japon, qui « ne fera pas simplement qu'importer des ressources naturelles » d'Afrique, débloque une enveloppe de 24,2 milliards d'euros, dont 10,8 milliards d'aide publique. Ces fonds serviront à financer des formations (30 000 personnes en gestion des affaires et dans l'industrie, 700 dans l'industrie touristique, 1 000 dans l'agriculture). Outre cette quête d'une présence économique, les Nippons veulent aussi une présence sécuritaire. 750 millions d'euros iront les cinq prochaines années vers les pays du Sahel pour les soutenir à faire face au terrorisme. Pour illustrer cette envie d'aller vers des « actes », une « feuille de route » pour la période 2013-2017 a été adjointe à la Déclaration qui explicite ce qu'il faut au développement du continent. Soit le développement des infrastructures lourdes, de l'énergie, des transports, de l'eau, de l'agriculture et de l'agroalimentaire, d'une part, et la consolidation de « la paix, de la stabilité et de la bonne gouvernance », de l'autre. Donald Kaberuka, le président de la Banque africaine de développement, a expliqué, en chiffres, il y a quelques jours, le nouvel attrait de l'Afrique : le Pib du continent a doublé en dix ans avec une croissance moyenne annuelle de 5%. Pour maintenir cette tendance, indique la Déclaration adoptée par les chefs d'Etat et de gouvernement, il faut renforcer les bases du développement et diversifier l'économie. A Yokohama, les participants ont appelé la communauté internationale à continuer de soutenir les efforts de l'Afrique dans la résolution des conflits et la reconstruction post-conflit.