L'appel au dialogue lancé récemment par le ministère de la Santé à l'endroit des syndicats du secteur, en grève cyclique de trois jours par semaine depuis cinq semaines, pourrait-il aboutir au dénouement du conflit ? Tout porte à le croire. Les membres de l'Intersyndicale affichent, d'une part, une prédisposition au dialogue et, d'autre part, une volonté de débattre du processus de la protestation avec la base. Le porte-parole du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), Mohamed Yousfi, annonce la tenue, aujourd'hui, du Conseil national du syndicat « pour évaluer le mouvement de grève et discuter des décisions à prendre, notamment avec cette nouvelle donne qu'est l'invitation par la tutelle au dialogue », a-t-il indiqué, précisant au passage que « je ne dirai pas qu'il y aura une suspension de la grève, car c'est une question à débattre entre membres du Conseil, de même que la base doit être informée des démarches à suivre ». Commentant l'appel au dialogue fait par la tutelle, le porte-voix des praticiens spécialistes indique que « c'est une invitation qui aurait du être faite depuis longtemps pour éviter tout ce temps perdu. Il y a maintenant des engagements pris par le chef de cabinet du ministère. Nous restons disponibles pour tout dialogue ». La même prédisposition au dialogue est exprimée par les praticiens de la santé publique, qui s'exprimaient par le biais de leur représentant syndical, Lyés Merabet. « Nous avons été reçus, mercredi dernier, par des responsables du ministère et les négociations devraient se poursuivre, d'une manière officielle, cette semaine ». Pour lui, la réunion a été beaucoup plus une prise de contact, synonyme de l'ouverture du dialogue avec les partenaires sociaux. « Nous n'avons pas encore reçu d'invitation à la prochaine rencontre. On attend toujours de débattre d'une manière sereine des préoccupations de la corporation des médecins », indique-t-il. Il est à rappeler que des rencontres en aparté ont eu lieu, mercredi dernier, dans l'après-midi, entre les responsables de la tutelle et les syndicats, qui observaient un sit-in de protestation devant le siège du ministère. A l'issue de cette rencontre, il a été décidé la prise en charge des revendications formulées, mais aussi et surtout, l'annulation des poursuites lancées contre les médecins ayant adhéré au mouvement de protestation, enclenché depuis mai dernier. Indépendamment de l'intersyndicale de la Santé, les paramédicaux semblent « apaisés » par le processus des rencontres entamé ave la tutelle. Le président du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), Gachi Lounès, estime que « les deux rencontres tenues, en moins de dix jours, avec des responsables de la tutelle, ont été fructueuses puisque les décrets liés au statut de l'infirmier ont été signés, et on attend leur publication au JO pour qu'ils soient effectifs ».