A la suite des analyses, ces viandes se sont avérées avariées ou alors les bêtes abattues étaient atteintes de maladies, précise ce même responsable qui ajoute que si les viandes inconsommables ont été détruites, celles des abattoirs clandestins ont été offertes au zoo du jardin de M'dina J'dida. Notre interlocuteur précise, également, que les enquêtes inopinées effectuées par les inspecteurs vétérinaires ont concerné des dizaines de boucheries, une trentaine de points d'abattage clandestins ainsi que des étals sauvages dans certains marchés de quartiers et, surtout, dans les douars périphériques qui ceinturent la ville d'Oran, notamment à Hassi Bounif et Hassi Ben Okba. Dans ces lieux sont en effet proposées, pêle-mêle, viandes blanches, rouges et abats. A la suite de ces opérations de contrôle, huit boucheries et magasins de vente de surgelés ont été fermés alors que trois autres ont été destinataires de mises en demeure. Cependant, et malgré les nombreux contrôles effectués par les services de la répression et la protection du consommateur, le commerce de la viande issue de l'abattage clandestin continue toujours d'avoir lieu. A l'approche du mois de Ramadhan et de l'Aïd El-Adha, il est plus que nécessaire de mettre fin à ce fléau qui semble échapper au maillage des contrôleurs, puisqu'il n'arrête pas de se développer dans plusieurs localités de la partie est de la wilaya d'Oran. Au demeurant, la lutte contre ce phénomène qui menace la santé publique nécessite non seulement un travail de coordination avec les forces de sécurité, mais surtout la sensibilisation des consommateurs qui n'hésitent pas à acheter ces viandes de qualité douteuse pour économiser quelques dinars. En parallèle, les abattoirs municipaux d'Oran ne semblent plus en mesure de répondre à la forte demande, soit environ plus de 5.000 têtes, ovines et bovines, qui sortent hebdomadairement de cette structure qui s'avère de jour en jour obsolète. Ces abattoirs qui datent, en effet, de l'année 1950, sont dépassés tant sur le plan de la qualité que de la quantité. L'idée de leur fermeture est de plus en plus dans l'air, car il y va de la santé des consommateurs, d'autant que toutes les tentatives de leur réhabilitation par l'APC d'Oran, dont la dernière en date avait coûté 30 millions DA, se sont avérées sans effet. D'ailleurs, le secrétaire général de la wilaya a tiré la sonnette d'alarme sur les « conditions lamentables » dans lesquelles se déroule l'abattage. Comme solution de rechange, il a été avancé par le secrétaire général de la wilaya, la décision de réaliser rapidement de nouveaux abattoirs au sein du nouveau marché à bestiaux qui a ouvert récemment à El-Kerma. A relever, par ailleurs, que l'inspection vétérinaire et la DSA sont arrivés à convaincre 26 entreprises du secteur agroalimentaire sur les 28 implantées sur le territoire de la wilaya, de l'installation du système HACCP (Hazard Analysis and Critical Control Points), qui consiste à prévenir les risques d'intoxications alimentaires qui ont pour origine les produits carnés et ceux d'origine animale.