« Nous ne souhaitons pas déclarer l'échec des efforts américains, mais aussi longtemps que l'administration américaine ne voudra pas faire pression sur Israël, ces efforts et les visites de M. Kerry seront voués à l'échec », a déclaré, avant-hier, Amine Maqboul, secrétaire général du Conseil révolutionnaire du Fatah sur les ondes la radio officielle Voix de la Palestine. L'initiative américaine visant à relancer le processus de paix au Proche-Orient aurait-elle échoué sans que personne n'ose l'annoncer par respect aux efforts fournis par le secrétaire d'Etat John Kerry qui depuis février, s'est déjà rendu quatre fois dans la région, soit autant que Hillary Clinton en quatre ans ? Cet échec est, selon les Palestiniens, dû à la poursuite de la colonisation par le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Dans un nouveau programme, ce cabinet projette la construction de 538 logements dans une colonie de Cisjordanie, alors qu'une demande de légalisation de 137 unités déjà construites a été transmise aux autorités locales cette semaine. Israël examine un autre projet pour la réalisation de 550 autres nouvelles unités dans une colonie sauvage légalisée rétroactivement en avril 2012. « Nous considérons que ces nouvelles décisions sur les colonies israéliennes feront avorter les efforts de l'administration américaine », a déclaré Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas. Washington a elle aussi critiqué son allié israélien mais moins sévèrement que lors de la précédente annonce de projets de construction, fin mai dernier, lorsqu'elle accusé Israël de « saper » les efforts de paix déployés par son ministre John Kerry. Ce dernier a reporté un voyage prévu du 12 au 14 juin au Proche-Orient, officiellement pour participer à des réunions à la Maison Blanche sur la Syrie. Le chef de la diplomatie américaine privilégie les discussions « en privé » avec chaque camp. Il estime que les responsables israéliens et palestiniens doivent se rencontrer avant de parler des dossiers qui fâchent : tracé des frontières, colonisation, statut d'el-Qods occupée et retour des réfugiés. Pour le moment, il n'est pas arrivé à convaincre le président Abbas en dépit du récent plan de 4 milliards de dollars destiné à aider l'économie palestinienne à se développer. « Si le processus de paix s'effondre encore une fois, il ne sera pas seulement mort, mais mort et enterré », avertit l'ex-conseiller du département d'Etat, Aaron David Miller, dans le magazine Foreign Policy.