Bachir Mustapha Sayed, ministre sahraoui de la Communication et membre du secrétariat général des Collectivités, a mis l'accent sur les efforts déployés par l'Algérie pour aider cette population opprimée, devant une assistance nombreuse, composée de représentants de la délégation de la wilaya de Biskra, des ONG internationales et des Sahraouis. Dans la salle de conférence de l'Union des femmes sahraouies, pleine à craquer, M. Sayed a indiqué que « l'Algérie fait tout le nécessaire pour l'enfant sahraoui. Elle fait pour l'enfant sahraoui ce qu'elle fait de mieux pour ses propres enfants », a-t-il indiqué. Et d'ajouter que « ce pays frère a toujours œuvré pour que l'enfant sahraoui évolue dans la dignité ». Les dons, provenant de Biskra, le mois en cours, à quelques jours du mois sacré, confirment que « l'Algérie est constante dans ses positions, qui sont la justice et la solidarité », a-t-il soutenu. De son côté, l'universitaire Malika Ayad, experte en droits de l'enfant, a développé le thème des mécanismes internationaux pour la protection des enfants et les droits de l'enfant à travers les conventions internationales, notamment celle de 1989. Quels sont les droits dont un enfant devrait bénéficier en cas de guerre ou en cas de paix ? « Si on parle des droits internationaux et des droits de l'Homme, les enfants sahraouis sont couverts par deux conventions : les droits de l'Homme et le droit en temps de paix et de guerre ainsi que par le droit humanitaire international qui prend en charge les enfants et autres catégories de la société en cas de guerre », a-t-elle indiqué. En plus de ces deux droits internationaux, ces enfants sahraouis sont couverts aussi par un statut particulier, celui des réfugiés. « Ce droit leur permet de s'émanciper le plus normalement possible », fera-t-elle savoir. Le problème de l'enfant sahraoui est-il juridique ou politique ? Notre interlocutrice indique qu'il « est beaucoup plus juridique, même si les blocages se situent au niveau politique », avant d'ajouter que « l'application des conventions internationales dépend de la volonté politique qui est, parfois, un véritable obstacle ». Notons que la conférence a été ouverte par des jeunes scouts de Boujdour en chantant « We need the peace ». Situation humanitaire des Sahraouis La question des disparus sahraouis reste une préoccupation majeure. Abdeslam Omar, président de l'Association des familles des disparus (AFDDS) affirme qu'une fosse commune a été découverte récemment à Smara. « L'AFDDS a découvert des fosses communes dans les territoires occupés, dont une renferme les restes de 36 personnes », a-t-il indiqué. Profitant de l'occasion de la célébration de la journée des disparus, il a appelé les Nations unies « à intervenir rapidement pour préserver les preuves des violations commises par les autorités marocaines », rappelant que « cette découverte a été rendue possible grâce à l'aide d'organisations internationales ». L'association présentera, selon son président, un rapport aux Nations unies, portant sur les violations des droits de l'Homme perpétrées par les autorités marocaines, soulignant que, selon les statistiques de son organisme, plus de 640 Sahraouis sont portés disparus dans différentes localités des territoires occupés depuis l'occupation en 1975. « Face aux pressions exercées par l'association des familles des disparus, épaulée par plusieurs organisations internationales, les autorités marocaines ont avancé un chiffre concernant les Sahraouis séquestrés dans leurs centres secrets », a-t-il dit. « Les statistiques marocaines font état de 322 Sahraouis enlevés, libérés en juillet 1999, suite à l'intervention de l'ancien envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, James Baker », a ajouté M. Abdesslam. Selon les chiffres communiqués par le président de l'association, 350 personnes ont été enlevées dont 14 enfants ont trouvé la mort. « La plupart des personnes décédées étaient détenues dans les prisons marocaines dans des conditions inhumaines, et l'association détient les preuves irréfutables que plusieurs d'entre elles ont été enterrées dans des fosses communes », a indiqué le responsable de l'association. Malgré les intimidations, les atrocités et même la mort, le peuple sahraoui « reste attaché à son droit à l'autodétermination et usera de tous les moyens légaux pour atteindre notre son objectif, celui de l'indépendance du Sahara occidental », a-t-il conclu.