Des manifestations ont eu lieu vendredi à Smara et Boujdour occupées, pour appeler à la libération immédiate et inconditionnelle des prisonniers politiques sahraouis et exprimer leur solidarité avec ceux de Gdeim Izik, qui se trouvent à la prison marocaine de Salé depuis plus de 15 mois sans jugement, selon l'agence sahraouie SPS. Les manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles on peut lire : «L'Etat sahraoui indépendant est la solution», en signe d'attachement de la population de Smara et Boujdour aux décisions du XIIIe Congrès du Front Polisario, a-t-on ajouté de même source.Les forces marocaines ont procédé au verrouillage des lieux et à la dispersion brutale des manifestants, ainsi qu'au saccage des domiciles des Sahraouis, a indiqué en outre la SPS, ajoutant qu'à Smara, la manifestation a été accompagnée par les militants sahraouis des droits humains, Soukeina Jidahlu, Salek Batal, Nguyia Boukhers et Lamhaba Chikhi, qui ont exprimé leur détermination à poursuivre la lutte pacifique jusqu'à l'indépendance du Sahara occidental. Ces manifestations font suite à l'appel lancé, samedi, par des organisations sahraouies à toutes les organisations internationales des droits de l'Homme à les soutenir, afin de protéger leurs droits légitimes garantis par les conventions et pactes internationaux relatifs aux droits de l'Homme.L'appel s'inscrit dans le cadre du sit-in pacifique organisé par les organisations des droits de l'Homme, syndicales et des familles des prisonniers politiques et disparus sahraouis, devant le siège de l'Office des droits de l'Homme, à El Ayoun, pour dénoncer la conférence de la délégation ministérielle marocaine dans ce lieu, au moment où la situation dans les villes occupées connaît une «grave détérioration», a ajouté la même source.Les organisations ont également appelé à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques sahraouis qui croupissent encore dans les prisons marocaines et que la lumière soit faite sur le sort des personnes enlevées ou portées disparues. Le Collectif des défenseurs sahraouis des droits humains (Codesa), pour sa part, a condamné la persistance de l'Etat marocain à traduire des civils sahraouis devant un tribunal militaire, qualifiant cette décision «de violation des conventions et pactes internationaux», selon un communiqué rendu public jeudi, parvenu à la SPS. Dans ce contexte, le Codesa a appelé l'Etat marocain à donner des raisons juridiques du report à une date ultérieure du procès des prisonniers politiques sahraouis, décidé par le parquet général du Tribunal militaire de Rabat (Maroc). Il a également demandé «l'accélération du jugement des prisonniers politiques sahraouis dans des conditions qui assurent un procès équitable, tout en permettant aux observateurs internationaux et aux défenseurs des droits humains l'accès à l'audience sans restriction».Le collectif sahraoui a, en outre, demandé le respect des droits de l'Homme au Sahara occidental, la libération immédiate et sans conditions de tous les prisonniers politiques qui croupissent encore dans les prisons marocaines et que la lumière soit faite sur le sort des personnes sahraouies enlevées ou portées disparues.Au moins 23 prisonniers politiques sahraouis, y compris des défenseurs des droits humains, croupissent depuis plus de 15 mois à la prison marocaine de Salé pour leur relation avec les évènements de Gdeim Izik en novembre 2010, rappelle-t-on. R. I.