Les cancers du poumon, du sein, de la prostate et du colorectum connaissent la même progression chez nous que dans les pays développés, selon le professeur Kamel Bouzid. Pour le professeur Bouzid, on guérit du cancer quand il est bien diagnostiqué à temps par la chimiothérapie, l'hormonothérapie et les thérapies ciblées. « Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette augmentation », soulignera pour sa part, le professeur Louisa Chachoua, présidente de la commission de la santé au Conseil de la nation. En premier, il y a lieu de citer le vieillissement de la population, l'obésité, la sédentarité, le tabagisme, la pollution et les maladies professionnelles, entre autres. Pour Mme Chachoua, il est urgent de mettre en place un système d'information sur le cancer à court, moyen et long termes, d'élaborer un programme intensif de prévention primaire du cancer du poumon et surtout d'améliorer les conditions de prise en charge des patients par le renforcement des plateaux de soins à tous les niveaux. Car, ce sont 40.000 nouveaux cas de cancer qui sont recensés annuellement. « La mise en place d'un registre national sur le cancer est un autre moyen pour connaître les malades afin de les prendre en charge », affirmera-t-elle. « Les atouts nécessaires sont là pour relever le défi que pose la pathologie du cancer », soutiendra, de son côté, le professeur Messaoud Zitouni, membre du Conseil de la nation. « Nous avons un tissu d'infrastructures le mieux pourvu, des ressources humaines et financières suffisantes, malheureusement à chacune de ces étapes il existe des faiblesses et des vulnérabilités », affirme ce professionnel. Au cours de son intervention, il précisera que la solution du problème est complexe car le traitement de cette maladie ne vient pas des progrès scientifiques réalisés dans ce domaine mais de la prévention y compris dans les pays développés. C'est à juste titre d'ailleurs que les Etats-Unis et la France ont banni la cigarette dans les endroits publics car considérée comme facteur aggravant dans la survenue d'un cancer du poumon. De son côté, le professeur Kada Boualga, chef du service radiologie au centre anticancer de Blida, a mis l'accent sur l'intérêt de la radiothérapie qui préserve l'autonomie et la fonctionnalité de l'organe touché. En faisant le parallèle avec le Maroc, il relèvera que l'Algérie enregistre un déficit de 27 accélérateurs linéaires de radiothérapie. Mais, une lueur d'espoir pointe à l'horizon avec l'annonce de l'installation prochaine d'une dizaine d'accélérateurs durant l'année en cours ainsi que la formation des manipulateurs, la finalisation d'un cahier des charges au niveau de la tutelle pour l'équipement de radiothérapie et la proposition d'un partenariat entre le constructeur des équipements et le ministère de tutelle, sans omettre de créer un comité intersectoriel de suivi et d'évaluation. « La balle est bel et bien dans le camp des décideurs », dira un participant.