« Il n'y a pas de raison valable ni d'excuse légitime pouvant justifier l'augmentation des prix des produits alimentaires durant le mois de ramadhan ». C'est en ces termes que Hadj Tahar Boulanouar, porte-parole de l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens), a entamé son intervention ce jeudi, lors du forum des journalistes de la wilaya de Tipasa. Selon lui, ces prévisions sont le résultat d'une étude et d'une prospection que l'UGCAA a effectuées à travers les 43 marchés de gros et du circuit de distribution à travers le territoire national. Son constat est a priori clair : « le marché est suffisamment approvisionné en produits alimentaires pour que la mercuriale ne subisse pas une tendance haussière durant le mois sacré ». Mais à l'en croire, on peut s'attendre à la hausse des prix durant la première semaine du ramadhan due notamment à un dysfonctionnement dans le réseau de distribution et à la forte demande. « Il faut que le consommateur ne se précipite pas pour s'approvisionner en grandes quantités de produits en prévision du ramadhan. Ce comportement crée une pression qui se traduit par la hausse des prix », prévient-il. Par rapport au mois de ramadhan 2012, les prix des produits alimentaires connaissent actuellement un taux moyen d'inflation variant entre 7 et 10%. « Dans l'état actuel des choses on ne peut pas parler de baisse des prix tant que notre pays enregistre un déficit en matière de production de produits alimentaires. A titre d'exemple, la filière des fruits et légumes connaît un déficit de 25%, les viandes 40% et le lait accuse un manque à produire de 60% », souligne-t-il. Dans le volet relatif au contrôle de la qualité des produits alimentaires, Hadj Tahar Boulanouar a révélé que les Algériens consomment quotidiennement 200 tonnes de viande non contrôlée, provenant des abattoirs informels. Abondant dans le même sens, M. Ramram, président de l'association des chevillards de la wilaya d'Alger, estime que près de 80% de la viande ovine commercialisée provient de l'abattage des agnelles, pratique que la législation algérienne interdit formellement. Pour sa part , le docteur Ahmed Thicou, membre du conseil scientifique de la médecine légale et spécialiste en cryologie, la surgélation est un créneau très porteur en Algérie. « Beaucoup de données indiquent que l'Algérien consomme des aliments surgelés, car ils coûtent moins cher que le frais ». Pour lui, ces produits sont aussi sains que les produits frais pour peu qu'ils soient conservés selon les normes.