Il s'agit de la musique jamaïcaine le reggae et la musique afro-cubaine très rythmée, rendue populaire à la fin des années 60 dans les quartiers latinos de New York, la salsa. La soirée se distingue aussi par l'absence inattendue du public. Les habitants de Timgad repoussent-ils cette musique venue d'ailleurs et pourtant savamment interprétée par les trois troupes, venues de Jamaïque, de Trinité & Tobago et de Cuba ? Peut-être ont-ils craint de prendre froid en cette nuit particulièrement fraîche et humide ? Mais qu'à cela ne tienne car même en son absence, la soirée s'est étalée jusqu'à 2h du matin. Et son entame a été assurée par la troupe qui nous vient de Cuba. Elle s'appelle New York Salsa All Stars. Elle regroupe l'orchestre de Célia Cruz, Mercadonegro ainsi qu'Alfredo de la Fé, un des plus grands violonistes de la scène new-yorkaise, Frankie Morales et des chanteurs de Tito Puentes et Jimmy Bosh. Le spectacle a permis aux présents de découvrir certains instruments de musique comme les congas. Instrument de la rumba avec lequel on joue notamment le rythme du guaguanco. On découvre également les timbales, une section de cuivre. Ces éclairages sont apportés par Tayeb, un amoureux de la salsa venu de Annaba. La troupe a fait de son mieux pour plaire au public, recroquevillé sur les froids gradins, se prémunissant comme ils le peuvent d'une température qui frôle les 12°C. Les membres de la troupe ont chacun interprété une chanson sinon un morceau. Ils ont chanté également en chœur. En marge du spectacle, Alfredo a indiqué qu'il ne connaît de la musique algérienne que le raï et la voix sublime de Mohamed Lamine. L'ambiance change avec la montée sur scène du jamaïcain Desmond Foster. Le public est impressionné par ses longs cheveux qui lui tombent au bas du dos. Ce fan invétéré de Bob Marley a interprété, en chœur avec les musiciens qui l'accompagnent et sous les applaudissements du public, son dernier album, sorti en 2012, intitulé « Résidence ». Cet interprète reggae qui vient pour la première fois en Algérie confirme sa disposition de travailler avec Hakim Salhi et il est en train de découvrir les genres musicaux de l'Algérie. En interprétant certains tubes de Bob, Desmond a fait vibrer l'assistance présente. Les tubes de Bob, « So much truble in the world » et « So much thing to say », ont eu un grand echo côté public. Tout le monde a dansé au rythme du reggae Le troisième et le dernier artiste à être monté sur scène est David Christopher Daniel, surnommé de Papa Dee. Ce chanteur né en 1966 à Gothenburg, Suède, représente le pays Trinité-et-Tobago (archipel des Antilles). Cet autre fan de Bob Marley a offert au public un voyage dans les années 1980 en interprétant les meilleurs tubes connus de la star jamaïquaine à travers le monde. Il a réussi, à travers la danse, la voix et la musique à garder le public jusqu'au petit matin. Papa Dee a indiqué lors d'un bref point de presse qu'il a déjà chanté avec Khaled et désire en faire de même avec Hakim Salhi. L'artiste a découvert la musique algérienne en France en fréquentant les chanteurs algériens tels que Khaled, Mami, Idir et Mohamed Lamine. En fin de spectacle, les reaggeaman affichent leur déception par rapport à l'absence du public. « On a l'impression que le public algérien ne veut pas découvrir d'autres musiques. Il campe sur son folklore habituel », dira un admirateur de Marley. Interrogé sur cette absence, l'un des organisateurs reconnaît que c'est une erreur de programmation. « On aurait dû ne pas programmer en une seule soirée trois troupes étrangères méconnues du public algérien », dit-il.