Les deux entreprises espagnoles, qui détenaient respectivement 20% et 12% des actions dans le gazoduc qui relie directement l ́Algérie à l ́Espagne, ont été contraintes de vendre leur participation dans ce consortium, dont la cote ne cesse de grimper, afin d ́équilibrer leurs finances. Ce sont la compagnie Sonatrach et son partenaire Cepsa, société espagnole à capitaux des Emirats arabes unis, qui sont les acquéreurs de ces actions mises en vente par ces deux entreprises vers la fin de l ́année 2012. Faisant valoir leur droit de priorité en tant que membres du consortium, Sonatrach et Cepsa avaient court-circuité le groupe gazier belge Fluxys qui avait fait une option d ́achat de ces 22% pour plus de 200 millions d ́euros. Avec ses nouvelles acquisitions, Sonatrach a porté son capital à 42,96%, contre 26% avant cette opération. Celui de Cepsa est passé à 35,04%. Premier partenaire énergétique de l ́Espagne, l ́Algérie a satisfait 52% des besoins du marché gazier espagnol durant les premiers mois de l ́année en cours, grâce, précisément, à l ́entrée en service en avril 2011 du Medgaz, gazoduc qui relie directement Beni Saf à Almeria. Selon un rapport de la Commission nationale de l ́énergie (CNE) sur le suivi des importations d ́hydrocarbures, les importations de gaz naturel algérien par l ́Espagne ont dépassé le seuil légal durant cette période avec un pic de 54,86% le mois de février. Le décret royal 1766/2007 sur la diversification des sources d ́importations pour assurer la sécurité énergétique prévoit un maximum de 50% d ́importations gazières depuis un seul pays. Le « quota » algérien a été dépassé de 10 points par rapport à la même période en 2012. Depuis la mise en service de Medgaz, l ́Algérie avait assuré, à cette date, 42% des besoins gaziers du marché espagnol, se plaçant ainsi nettement en tête des dix pays fournisseurs de cette matière énergétique à l ́Espagne. Selon le rapport du CNE, le Nigeria arrive en seconde place des fournisseurs avec 13,8%, suivi de la Norvège (8,6%) et du Qatar (8,4%). Au cours d ́un forum énergétique organisé le mois dernier à Madrid, l ́ancien président du conseil d ́administration de Medgaz et actuel directeur des opérations de Cepsa, Pedro Miró, avait plaidé pour que « l ́Algérie continue d ́être à l ́avenir le pays garant de la fiabilité des approvisionnements ininterrompus de gaz naturel à l ́Espagne ». Exportation par l ́Espagne de son surplus de stock de gaz naturel L ́Espagne a revendu environ 18% des quantités du gaz naturel qu ́elle avait achetées auparavant à divers fournisseurs étrangers, dont l ́Algérie son premier partenaire qui assure près de 50% des besoins du marché gazier espagnol grâce à l ́entrée en service de Medgaz en avril 2011. Durant les trois premiers mois de l ́année en cours, une quantité de 260 millions m3 a été ainsi chargée dans des méthaniers pour exportation. L ́année 2012, une autre quantité de gaz naturel avait été exportée par l ́Espagne qui est devenue de fait pays exportateur de gaz. Cette décision a été prise après constat de la chute de la demande gazière sur le marché espagnol. Cette baisse d ́environ 10,5% est due principalement à l ́arrêt des centrales de cycle combiné qui produisent de l ́électricité à partir du gaz naturel. Ces centrales n ́ont tourné qu ́à 10% de leurs capacités de rendement durant cette période. Les autorités espagnoles cherchent actuellement des solutions pour compenser la perte de 25.175 mégawatts que produisent leurs centrales à l ́arrêt et dont le coût d ́investissement est estimé à 13 milliards d ́euros.