Le Medgaz, gazoduc qui relie directement l ́Algérie à l ́Espagne, prend de plus en plus de valeur stratégique pour la stabilité du marché gazier espagnol, et plus tard, très certainement pour celle des pays voisins de l ́Espagne, une fois réalisée l ́interconnexion des réseaux avec la France. Les entreprises Cepsa et Gas Natural Fenosa (GNF) ont décidé, dernièrement, de faire option pour l ́achat des 12% d ́actions de Gaz de France (GDF Suez), leur partenaire dans Medgaz, pour un montant de 85 millions d'euros. Les responsables de Cepsa et de GNF ont qualifié de « stratégique » leur décision d ́augmenter le capital qu ́elle détient dans ce gazoduc, depuis sa mise en service en avril 2011. Ces deux groupes pétroliers espagnols entendent faire valoir le privilège du droit de priorité que reconnaît le règlement intérieur aux membres de ce consortium. Toutefois, pour concrétiser leur option d ́achat, les deux entreprises espagnoles ont besoin de l ́accord de Sonatrach, principal actionnaire. Il y a quelques mois, l ́entreprise algérienne a pu ainsi élever de 24% à 42% ses actions le Medgaz, en faisant option d ́achat des capitaux mis en vente après la sortie de ce consortium, au début de l ́année, des deux entreprises espagnoles, Iberdrola et Endesa. Les 22% d ́action d ́Iberdrola et d ́Endesa avaient été achetées, en priorité, par la compagnie algérienne et son partenaire Cepsa, éliminant de la course ainsi le groupe gazier belge Fluxys. Grâce à cette transaction, Sonatrach assure actuellement plus de 50% des besoins du marché gazier espagnol. Ces importations ont dépassé le seuil légal, selon un rapport de la Commission nationale de l ́énergie (CNE), organe régulateur du marché énergétique espagnol, pour atteindre 54% en février. Or, la loi espagnole de 2007 sur la diversification des sources d ́importations et la sécurité énergétique fixe un plafond maximum de 50% d ́importations gazières depuis un seul pays.