Forte de son succès au lendemain de la reprise en main de la ville stratégique d'El Qoussaïr, il y a quelques semaines, avec l'aide des troupes du Hezbollah libanais, l'armée syrienne s'apprête à reconquérir l'autre grande ville du centre du pays Homs, contrôlée en grande partie par l'opposition armée et les éléments du Front al Nosra d'al Qaïda. C'est pourquoi, la Coalition de l'opposition syrienne a lancé jeudi, depuis Istanbul, où elle s'était réunie, un appel à l'aide et aux livraisons d'armes pour empêcher la chute de la ville. « Ceci est un appel politique, éthique et humanitaire. Nous appelons à une intervention immédiate pour briser le siège de Homs qui est sous la menace d'une partition », a déclaré Farah al Atassi, un de membres. La coalition sent le vent tourner en sa défaveur. Les succès de l'armée syrienne d'un coté, et l'« impuissance » de ses fidèles alliés de l'autre, les Occidentaux les pays du Golfe, notamment, lui font craindre le pire. Sans parler des développements de la crise égyptienne où le sort de la mouvance des Frères musulmans (de laquelle se revendique une partie de l'opposition syrienne à l'étranger) est pratiquement scellé. « Nous appelons les médias pour qu'ils accordent plus d'attention à la situation en Syrie », a renchéri un autre membre de la Coalition, Abdelrahman Battra. Mais la partie n'est pas gagnée pour autant. La Russie, allié du régime syrien, bloquait le même jour un projet de déclaration du Conseil de sécurité demandant « un accès humanitaire urgent à la ville de Homs et permettre le départ des 2.500 civils qui s'y trouvent ». Le texte « demande à toutes les parties de faire le maximum pour protéger les civils et d'éviter des pertes civiles, rappelant la responsabilité première du gouvernement à cet égard ». Le président syrien Bachar al Assad veut porter l'estocade à ses « ennemis » occidentaux. Il a déclaré, dans une interview au quotidien syrien Al Thawra, que l'Occident « envoie des groupes terroristes dans son pays pour s'en débarrasser ». Selon lui, les pays occidentaux espèrent que « ces groupes terroristes, dont 600 Européens, qui représentent pour eux un source d'inquiétude depuis des décennies, vont venir se faire tuer en Syrie et qu'ils pourront ainsi s'en débarrasser ». Le chef de l'Etat syrien assure que « même les pays occidentaux qui soutiennent la révolte ne parlent plus de révolution ». « Le mot révolution n'est plus mentionné et l'on parle maintenant de terrorisme (...) Ils sont passés à une nouvelle phase : ils font une distinction entre les bons et les mauvais terroristes mais le mot révolution ne figure plus dans leur vocabulaire », a-t-il souligné.