la Coalition de l'opposition, qui « chapeaute » les troupes de l'ASL (Armée syrienne libre), n'ira pas à la conférence internationale de Genève prévue le mois de juillet prochain. « Ce qui se ferme les portes devant toute discussion sur des conférences internationales et initiatives politiques car la guerre déclarée par le régime et ses alliés à la région a atteint un niveau qu'on ne peut ignorer », a déclaré, samedi, son président par intérim George Sabra, fragilisant ainsi les efforts déployés par les initiateurs de la rencontre, la Russie et les Etats-Unis, dont les responsables devraient se rencontrer le 25 juin pour faire le point sur les préparatifs. La défaite des combattants de l'ASL et des djihadites du Front Al Nosra (al-Qaïda) dans la ville stratégique d'El Qoussaïr a porté un coup dur à la Coalition qui voulait négocier en position de force. D'où ses critiques acerbes contre le Hezbollah, l'Iran et même l'Irak qu'elle accuse de soutenir militairement l'armée syrienne et de pousser à un « conflit confessionnel ». « Le Hezbollah et ses alliés en Syrie détruisent les fondements politiques, sociaux, culturels et humanitaires établis depuis des milliers d'années dans la région », a soutenu l'opposant syrien. Par ailleurs, le vice-ministre russe des Affaires étrangères et envoyé spécial du Kremlin pour le Moyen-Orient, Mikhaïl Bogdanov, dont le pays est le principal allié de Damas avec l'Iran et la Chine, a esquissé quelques lignes sur l'objet de la « future » rencontre. M. Bogdanov évoque la formation d'un gouvernement de transition national jouissant de tous les pouvoirs.Les représentants du gouvernement d'un côté et ceux de l'ensemble des courants de l'opposition (intérieure et extérieure) de l'autre assureront la gestion de cette nouvelle structure qui exclut néanmoins, les groupes radicaux et djihadistes. Le refus de l'opposition à prendre part à la conférence n'est pas pour arranger les choses. Notamment pour ses partenaires occidentaux qui commencent à critiquer le l'accroissement des troupes djihaditses sur le sol syrien. Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a jugé, hier, « préoccupant », voire « déprimant » le report de la rencontre de Genève 2. Londres, qui appelle au départ du président Bachar Al Assad, estime que les avancées réalisées par les forces syriennes sur le terrain rendaient « difficile » le succès de cette réunion. Sur le front de guerre, l'armée syrienne, poussée par l'élan de son succès à El Qoussaïr, s'apprête à lancer l'assaut de la ville et de la province d'Alep pour reconquérir les zones contrôlées par les rebelles. Selon le quotidien syrien Al-Watan, proche du pouvoir, « l'armée va exploiter l'expérience d'El Qoussaïr, dans la région de la Ghouta (près de Damas) et avancer dans la province de Hama contiguë à celle de Homs ». « Les conséquences de la bataille de Qoussaïr vont (...) dessiner les contours de l'avenir politique de la Syrie », résume le journal. Par ailleurs, le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont discuté, hier, lors d'un entretien téléphonique, de la situation en Syrie après l'offre de Moscou de remplacer le contingent autrichien sur le Golan.