Photo : Makine F. Le littoral de Mostaganem offre un contraste saisissant. Autant les plages de la partie ouest sont bondées, celles de l'est que domine la route nationale qui relie la ville à Tenés ont encore une beauté sauvage. Il n'y a pas encore d'hôtel dans les environs et les constructions qui ont enlaidi tant de villes côtières sont inexistantes. Les plages de Sakhra, Ouillis sont encore (jusqu à quand) ? préservées de l'afflux massif d'estivants. On peut encore à Chaibia, ne pas chercher trop longtemps pour planter son parasol. Nul ne vous importune avec un ballon ou une musique trop bruyante. L'un des attraits de cette plage est la propreté de son eau. Aucune pierre sur le rivage ; du sable rien que du sable mais à une trentaine de mètres, une minuscule île pierreuse pour plonger ou méditer. Ne manquent que les cris des mouettes pour se sentir dans une sorte de paradis écologique. Des pêcheurs s'affairent à évider et étêter les poissons qui seront grillés sur place ou revendus au bord de la route nationale. Mais il n'y a que la beauté des lieux. L'estivant doit tout ramener. Il n'existe même pas de bicoque pour sandwichs. Il y a une dizaine d'années, même la piste qui relie la plage à la route nationale sur près d'un kilomètre n'existait pas. Aujourd'hui, on vient en voiture de Sidi Bel Abbès, d'Oran pour fuir des plages où la nudité serait gênante à en croire certains. D'ailleurs, sans que nul panneau ne l'indique, il est facile de comprendre qu'une des criques qui forment la plage est réservée aux «barbus». On vient avec les enfants mais jamais avec une femme. Dans cette partie, elles sont aussi invisibles que les maillots deux-pièces ou la «race» des lecteurs. Le seul entrevu à Aïn Brahim lisait le livre de Amirouche. On se contente de feuilleter des journaux. Echaâïbia est une plage non surveillée. Les gendarmes passent de temps en temps, question d'assurer la sécurité. Ils ont aussi un œil sur les huttes en roseaux que construisent les jeunes des douars environnants. Louées à 500 DA, elles sont vides pour la plupart. Mais déjà les lieux ne sont plus préservés totalement de la dégradation. Nul égout ne vient certes se déverser dans ces eaux cristallines mais les crêtes sont jonchées de détritus.