“La situation est très claire : Israël a tué des civils dans les eaux internationales”. Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a exhorté, hier, Israël à assumer sa responsabilité dans l'assaut contre la flottille d'aide humanitaire pour Ghaza. « La situation est très claire : Israël a tué des civils dans les eaux internationales. Israël doit avant tout assumer sa responsabilité», a affirmé le chef de la diplomatie turque, cité par l'agence de presse Anatolie. «Personne ne peut imputer à une autre partie la responsabilité d'avoir tué des civils dans les eaux internationales», a souligné Davutoglu. Il a ajouté que « nous pensons que les coupables seront déterminés à l'issue de cette enquête internationale, conformément au droit international». La Turquie qui s'est déclarée sceptique sur les conclusions de l'enquête israélienne a toutefois exprimé sa confiance en l'enquête diligentée par les Nations unies. Le ministre turc a tenu ces propos, en réaction, selon les médias, aux déclarations du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, faites devant une commission d'enquête interne présidée par le juge à la retraite de la Cour suprême, Yaakov Tirkel, stipulant avoir «agi conformément au droit international ». Parallèlement, M. Barak a aussi justifié l'assaut contre la flottille comme l'avait fait la veille Netanyahu. «Cette flottille envoyée le 31 mai constituait une provocation planifiée», a estimé Barak tout en soulignant qu'Israël «regrettait les pertes en vies humaines» et que «le bilan aurait été encore plus lourd si nous avions agi différemment.» Il est à rappeler que des commandos israéliens ont mené, le 31 mai dernier, un assaut contre la caravane internationale “Flottille de la Liberté” chargée d'aide à destination de Ghaza, dans le but de briser le blocus israélien imposé depuis juin 2007. Neuf humanitaires turcs ont été tués lors de cette attaque vivement condamnée par la communauté internationale qui a exigé l'ouverture d'une enquête onusienne constituée d'un représentant israélien au sein du groupe de quatre experts de l'ONU qui devait entamer ses travaux, mardi, à New York. Outre la polémique engagée avec le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon concernant les prérogatives de ces experts, Israël a menacé hier de boycotter le groupe d'experts de l'ONU s'il demandait à interroger ses soldats.