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Une grande figure de l'anticolonialisme
Henri Alleg n'est plus
Publié dans Horizons le 19 - 07 - 2013

Depuis ce jour d'octobre 1939 où le jeune homme aventureux débarqua à la place du Gouvernement dite place du Cheval (actuelle place des Martyrs), sa vie sera pour une grande partie liée à l'Algérie. Ses mémoires publiées en 2005 et rééditées une année plus tard à Alger portent d'ailleurs comme titre « Mémoire algérienne ». De son vrai nom Henry Salem, il était l'enfant d'une famille de juifs qui fuirent les pogroms de l'Europe de l'Est pour s'intégrer en Grande-Bretagne puis en France où le père de Alleg fut naturalisé. Il restera connu pour avoir publié en février 1958 un petit livre qui eut l'effet d'une bombe. Soixante mille exemplaires furent vendus en quelques semaines. Le non-dit qui, en dépit des premières révélations, continuait de régner sur la torture, vola en éclats. « La France, les autorités françaises prétendent incarner, aux yeux du monde entier, les droits de l'homme, les libertés, les grandes idées nées de la Révolution française. C'est une façon mensongère de présenter l'histoire. Pendant la guerre d'Algérie, les autorités françaises ont piétiné ces idées, ces principes », confiera-t-il l'an dernier aux rédacteurs d'un numéro spécial de l'Humanité sur la guerre d'Algérie.
Témoignage accablant
« La Question », avec le témoignage de Djamel Amrani, restera un document majeur sur la torture car il répertorie tous les sévices qu'avait subis l'auteur en 1957, entre les mains des parachutistes français. Celui qui était alors directeur d'Alger Républicain, qu'il avait rejoint en novembre 1950, sera emprisonné notamment à Barberousse puis au Camp de Lodi. Un an après le 1er novembre 1954, il plonge dans la clandestinité. Le quotidien Alger Républicain, assimilé alors, selon Alleg, « à un journal de fellagas », est interdit à partir de septembre 1955 et le PCA, dont il est membre, dissous. C'est tout un pan de l'histoire algérienne qui s'éclaire à travers son itinéraire de militant qui avait sillonné l'Algérie de bout en bout durant les années 40 et 50. Les écrits et les souvenirs de l'homme révèlent le rôle des communistes et leurs relations ambigus avec le FLN, l'univers carcéral et l'étendue de la torture et l'aveuglement des autorités françaises face à l'évolution du conflit. Alleg fut un de ces hommes qui ont sauvé l'âme damnée de la France. Condamné le 12 juin 1960 par le tribunal des forces armées à dix ans de prison en compagnie notamment de Ahmed Akkache, il sera transféré en France. Il passera seize mois à la prison de Rennes d'où il s'évadera. Après l'indépendance, il demeura quelque temps en Algérie où Alger Rep continuait à paraître. Mais Alleg qui obtint la nationalité algérienne était réservé sur certaines orientations idéologiques. Il quitte l'Algérie en juillet 1965 déçu par l'évolution politique.
Fidélité sans faille
Tout en travaillant au journal l'Humanité jusqu'à son départ en avril 1981, il avait entrepris la rédaction d'un livre collectif de trois tomes sur l'histoire de la guerre d'Algérie et participait souvent aux manifestations qui entretenaient la mémoire algérienne comme le recueillement à la mémoire des victimes du 17 octobre. Il signera, en 2000, l'Appel de douze personnalités « pour la reconnaissance par l'Etat français de la torture ». S'adressant aux jeunes Algériens qui se disent déçus de tout, il eut ces mots justes : « je crois qu'il est dangereux de penser ainsi. C'est le refus total de voir ce que l'indépendance a apporté à l'Algérie. On ne peut pas dire que les choses n'ont pas changé et que l'indépendance n'a rien apporté aux Algériens. Bien sûr, la jeunesse rencontre de graves difficultés, des choses doivent êtres changées, des luttes devront encore être menées. Mais l'indépendance reste pour l'Algérie une conquête historique inestimable ». En février 2002, il était revenu en Algérie, « un pays chaleureux et proche que nous aimons et que nous ne pourrons jamais cesser d'aimer », pour le tournage d'un documentaire. « Le parcours restait inachevé mais son terme se révélait seulement plus lointain ». Cette phrase qui clôt « Mémoire algérienne » traduit son éternelle âme militante malgré le poids de l'âge et les désillusions.


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