A défaut d'un « rééquilibrage » militaire sur le terrain, où ses troupes subissent de lourdes défaites, la coalition de l'opposition syrienne tente d'occuper la scène diplomatique dans l'espoir de renforcer ses soutiens. Ahmad Assi Jarba, un proche de l'Arabie saoudite, soutenu par les Occidentaux, s'apprête à effectuer, cette semaine, une tournée. Selon des diplomates du Quai d'Orsay, M. Jarba est attendu mardi à Paris où il doit notamment rencontrer le chef d'Etat français, François Hollande. « C'est vraiment cette opposition centriste modérée, de confiance, qu'on essaie de conforter dans la perspective d'une solution politique », a précisé l'un deux. M. Jarba sera également entendu par la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Après Paris, ce libéral et laïc, proche de l'opposant historique Michel Kilo, s'envolera pour Londres, Washington et Berlin, chargé du dossier délicat de l'armement de la rébellion. Un dossier qui fait mouche encore parmi ses principaux alliés européens, lesquels s'étaient pourtant prononcés pour la levée de l'embargo sur les armes, avant le 1er août prochain, en faveur des rebelles, mais sans passer à l'acte pour autant, en raison des pressions russo-américaines visant une solution politique (dans le cadre de la conférence de Genève). Jeudi, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, dont le pays a été, avec la Grande-Bretagne, le principal initiateur de cette démarche, a confirmé l'embarras de l'Europe. Il réaffirmé que la France « n'a pas modifié sa position » de ne pas livrer d'armes létales à la rébellion. Selon lui, « cette décision est une autorisation (de livrer des armes) et que chaque pays européen est libre de se servir ou pas de cette autorisation ». L'Union européenne devrait néanmoins trancher la question à quinze jours de l'entrée en vigueur de la levée de l'embargo. Une réunion du Conseil européen se tiendra, demain, à Bruxelles, consacrée otamment à la Syrie. Du côté de Damas, le vice-Premier ministre syrien Qadri Djamil sera reçu demain à Moscou par le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov.