Chaque Ramadhan, l'appréhension d'une mercuriale en folie hante les esprits. Responsables, distributeurs et consommateurs alignent leurs diatribes sur l'attitude du commerçant et des spéculateurs qui profitent de cette occasion de large consommation pour faire grimper les prix sans aucune logique commerciale. Toutefois, depuis un certain temps, des voix se sont élevées pour avouer que rien ne justifie une telle hausse. Le ministre de l'Agriculture a, à maintes reprises, souligné que la hausse des prix des produits agricoles (fruits et légumes) à 24 heures du Ramadhan est injustifiée car « l'offre est disponible ». Même son de cloche chez les associations des consommateurs et de certains commerçants qui, à l'approche du mois sacré, ont réitéré leurs appels pour que les citoyens évitent les achats excessifs de produits alimentaires. L'attitude négative du consommateur est donc montrée du doigt car contribuant à faire flamber les prix d'une manière insensée et saugrenue. Il y a de cela quelques années, des consommateurs avertis voulaient lancer une opération de non achat de certaines denrées qui connaissent une forte demande et donc une hausse des prix, comme les différentes viandes, la courgette et les herbes aromatiques. Une tentative vouée à l'échec devant le haro des citoyens sur les étals des marchés tôt le matin du premier jour de carême. Cette même attitude est aujourd'hui dévoilée au grand jour. La balle est dans le camp des consommateurs qui restent seuls maîtres à bord à condition que la panse ne remplace pas le cerveau.