• A chaque coin de rue et même au niveau des artères principales censées être la vitrine de la ville, les ordures et autres immondices s'amoncellent rebutant le regard et surtout irritant l'odorat. “Je ne reconnais plus la ville de Tizi Ouzou. Je n'avais jamais pensé qu'elle s'était autant dégradée”. Telle est la confession que nous a faite un wali nommé à la fin des années 90 à la tête de la wilaya de Tizi Ouzou. Depuis les choses ont encore empiré malgré les multiples enveloppes débloquées pour justement changer le visage de la ville. Il est vrai que l'incivisme des uns et le manque d'éducation des autres sont pour beaucoup. Certes Tizi Ouzou n'échappe pas au constat général de nos villes et villages mais ici la situation a atteint l'intolérable. A chaque coin de rue et même au niveau des artères principales censées être la vitrine de la ville, les ordures et autres immondices s'amoncellent rebutant le regard et surtout irritant l'odorat. La ville est sale. Sale de par ses chantiers qui n'en finissent jamais sans que l'on daigne prendre les mesures qui s'imposent. En fait c'est la loi du plus fort qui y règne. Toutes les rues sont squattées par les commerçants ambulants qui une fois les poches remplies ne se soucient guère de nettoyer leurs saletés laissées derrière eux. D'ailleurs il suffit de passer en fin de journée au niveau des ces rues «commerçantes» pour se rendre compte de l'étendue des dégâts que ces vendeurs à la sauvette occasionnent. Non seulement ils ne paient aucun impôt pour renflouer les caisses de l'APC mais ils provoquent de gros dommages. Si bien que les Tiziouzouéens se sentent délaissés. Les services de la voirie semblent dépassés par les événements. Même le privé à qui il a été concédé la concession de ramassage des ordures au niveau de la nouvelle ville, a emboîté le pas aux services de la mairie puisque l'enlèvement ne se fait guère régulièrement pour ne pas dire quotidiennement faisant ainsi le bonheur des rongeurs et autres moustiques. Le constat est amer. Et tout le monde s'accorde à le dire. Mais chacun rejette la faute sur autrui. Et dire que par le passé, la Kabylie était considérée comme la petite Suisse et Tizi Ouzou le petit Genève. Mais cette image de carte postale s'est détériorée pour ne laisser place qu'à des images hideuses. Fataliste, cet ancien habitant de Tizi Ouzou lance : «Tout porte à croire que nos aïeux ont fait quelque chose de mal pour que nous autres, leurs enfants, payons cette malédiction».