les unités de la gendarmerie de la wilaya de Boumerdès viennent d'être dotées de véhicules blindés « pour faciliter l'intervention lors des descentes inopinées » contre les pilleurs de sable. Ces véhicules servent également dans la lutte contre le terrorisme d'autant que le pillage de sable constitue souvent la source de financement du fléau. Plage Guedouari, à 8 km du chef-lieu de la wilaya. Il est 01h00 passée. Les gendarmes en équipes pédestres munis de torches, ont ratissé les lieux mais rien à signaler cette nuit. Le chef de compagnie de Boumerdès, le capitaine Hassan Mechri, explique que le commandement de la GN a mis à la disposition de ses unités à Boumerdès des véhicules blindés « pour faciliter les interventions dans le cadre de la lutte contre le pillage de sable ».Car dans cette wilaya, cette activité est devenue une véritable économie parallèle, à tel point que le commandant de la GN, le général-major Ahmed Boustila a ordonné ses cadres, la veille du ramadhan, à redoubler d'efforts dans le cadre de la lutte contre ce phénomène en particulier et la criminalité sous toutes ses formes en général. Selon le chef d'état-major du groupement territorial de la GN de Boumerdès, les gendarmes ont arrêté, durant les sept premiers mois de l'année en cours, neuf personnes impliquées dans le pillage de sable tandis que 98 mètres cubes de sable et 16 véhicules ont été saisis durant cette période. Pour l'officier supérieur, ses unités ont réussi à freiner l'activité des pilleurs de sable grâce à l'occupation du terrain mais il reste beaucoup à faire pour éradiquer ce fléau. « La lutte contre le pillage de sable n'est pas l'affaire des services de sécurité seulement. Les autorités locales doivent s'impliquer par la prise de mesures efficaces », estime l'officier Des SSI dans les trains « Durant les sept premiers mois de l'année en cours, 216 opérations ont été organisées soit une descente chaque jour », signale le capitaine Mechri. Justement en ce mercredi, trente éléments de la section de sécurité et d'intervention (SSI), soutenus par une brigade cynophile, opèrent une descente dans le train menant vers Alger. Il est 17h45. Les passagers sont soumis au contrôle d'identité et à la fouille de leurs bagages. L'opération s'est soldée par l'interpellation d'un ressortissant malien en situation irrégulière après l'expiration de son visa. « Je suis vendeur ambulant de lunettes de soleil », explique-t-il. Ce père de huit enfants a fui la situation sécuritaire au Mali. Originaire de Gao, Diwara Ankalou passait ses nuits dans les bains maures, selon ses révélations. Selon les chiffres communiqués par la gendarmerie de Boumerdès, l'Algérie est devenue la destination des « harraga africains » mais aussi... européens. Durant les sept mois de l'année en cours, les services de la gendarmerie ont traité 12 affaires dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine, qui se sont soldées par l'arrestation de 16 clandestins dont un Allemand. Le chef de compagnie de la GN de Boudouaou, le capitaine Mohamed Bouhalit, a expliqué que le commandement a mis en place un plan préventif qui consiste en la multiplication des descentes au niveau de cette gare limitrophe à une forêt théâtre de plusieurs agressions. Il s'agit aussi d'intercepter les réseaux de trafiquants qui empruntent le rail afin d'échapper au contrôle routier. Seconde halte : le point de contrôle de Mouaissia à Khemis El Khechna. Premier barrage à la sortie du tunnel Bouzegza, l'un des plus importants sur l'axe routier reliant l'est du pays à la capitale. Plus de 120.000 véhicules y transitent quotidiennement. « La présence de ces barrages est un gage de sécurité pour les automobilistes », a tenu à préciser le chef du bureau de la sécurité routière, le commandant Zayer. Ainsi, des barrages fixes et mobiles sont dressés surtout durant le f'tour et le s'hour, pour déjouer des tentatives d'agressions surtout sur l'autoroute est-ouest. La présence des gendarmes a permis la neutralisation de deux repris de justice qui ont bénéficié récemment de la grâce présidentielle. « Ces deux malfaiteurs ont commis trois agressions à l'arme blanche en l'espace de dix jours. Ils activaient à bord d'une moto et ont pu délester des automobilistes de sommes importantes d'argent. Ils ont été arrêtés en flagrant délit à quelques minutes du f'tour », a expliqué le chef d'état-major de la GN de Boumerdès. Les barrages fixes et mobiles sont équipés de radars et de détecteurs de véhicules et personnes recherchés, selon le commandant Zayer. Il est 19h50 quand le radar signale l'excès de vitesse d'un véhicule venant de Bouira. Le chauffeur conduisait sa voiture de marque Mercedes à 176 km/heure alors la vitesse autorisée est de 120 km. Interpellé par les gendarmes, l'homme, la cinquantaine, justifie son comportement par la fluidité du tronçon. « Ce qui m'a encouragé à rouler vite, et sincèrement je ne m'attendais pas à rencontrer des gendarmes à cette heure-ci », dit-il souriant malgré l'amende et le retrait de son permis. Les marchés de véhicules et de gros sous surveillance de la GN Lors du point de presse du staff de la GN, les chiffres communiqués montrent une nette amélioration sécuritaire. Le chef de compagnie de Boumerdès, le capitaine Mechri s'est félicité du fait qu'aucune plainte n'a été enregistrée au niveau du marché de gros des légumes et fruits de Khemis El Khechna et de vente de véhicules de Tidjelabine. Ce dernier était très prisé par les groupes terroristes et les trafiquants de voitures. Mais les descentes inopinées et le dispositif préventif mis en place font que les services de la GN n'ont enregistré aucun cas de trafic de véhicules depuis le début de cette année. Il est 22h, la forêt de Corso grouille de monde en cette soirée du vingtième jour de ramadhan. Des familles venues de Tipaza, Médéa, d'Alger, de Bouira, de Sétif et de Tizi Ouzou piquent-niquent au milieu des pins, rassurées par la présence des gendarmes. Ce lieu est devenu très fréquenté durant le mois sacré. Des aires de jeu ont été aménagées pour les enfants. « J'aime bien venir ici après une journée de jeûne », confie un père de famille venu de Rouïba. A quelques heures du s'hour, des familles se bousculaient devant les restaurateurs des grillades. « On respire. Il ya quelques années, on ne pouvait pas sortir de la maison. Aujourd'hui Boumerdès est devenue la destination des estivants et des 48 wilayas », lance cet habitant de la wilaya. D'autres familles ont choisi de passer la soirée sur la plage de Corso. Des jeunes n'hésitent à plonger dans une mer calme. 2h passée. C'est l'heure de rentrer pour les patrouilleurs de la gendarmerie après une mission de près de 10 heures. Pour les gendarmes, la journée ne fait que commencer.