Le commandant de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Boumerdès a affirmé hier que des «connivences prouvées» existent entre les pilleurs de sable des plages et cours d'eau et les groupes terroristes de cette région. En 2008, les unités de la GN de Boumerdès ont effectué une saisie de 579 m3 de sable, selon un bilan établi pour cette période, qui fait cas du traitement de 69 affaires relatives au pillage de sable impliquant 90 personnes arrêtées, dont 69 placées sous mandat de dépôt, au moment où 63 véhicules ont été mis à la fourrière. Le commandant de la gendarmerie explique, dans un point de presse, ce lien par le fait que «les terroristes garantissent un passage sécurisé des camions de sable à travers des pistes tenues loin des mailles des services de sécurité, en contrepartie d'un pécule financier versé par les pilleurs de sable», a-t-il indiqué lors de la présentation du bilan des deux mois d'activité de ce corps de sécurité. Parmi ces mesures, a-t-il dit, il y a lieu de citer la multiplication des barrages fixes dressés par les services de la gendarmerie, dont le nombre est passé de 27 à 40 actuellement, outre l'intensification également des patrouilles estimées à 65 par jour, au niveau des zones dites sensibles, ainsi qu'un appui logistique aux équipes chargées de la lutte contre ce phénomène par six aéroglisseurs. Aussi, est-il fait part de la nomination d'un juge spécialisé dans les affaires de lutte contre le pillage de sable, au niveau de l'ensemble des tribunaux relevant de la cour de Boumerdès, ainsi qu'un durcissement des dispositions légales sanctionnant ce phénomène. Selon le commandant de la gendarmerie de Boumerdès, 11 sablières ont été fermées en 2008 au niveau de l'Oued Sebaou à Baghlia, en raison de la détérioration avancée des lieux, «à tel point que le seul pont reliant Baghlia au reste de la wilaya est menacé dans ses fondations», a-t-il déploré. Parallèlement, il a été également procédé à la fermeture de 18 pistes secondaires aménagées non loin de la commune de Boudouaou El Bahri, en plus de 38 autres pistes dans celle de Cap Djinet, en raison de leur exploitation par les pilleurs de sable. Selon ce responsable, «en dépit de multiples mesures prises, ce phénomène n'a toujours pas été réduit et ce pour plusieurs raisons», parmi lesquelles, a-t-il dit, le pillage du sable en nocturne «avec la complicité de certains citoyens au niveau de quelques zones non encore sécurisées par les services de sécurité, à l'exemple de la région de Chouicha entre Zemmouri et Cap Djinet et la zone d'Ouled Ghenim à Cap Djinet, ainsi que d'autres sites à Boudouaou El Bahri et Dellys».