Fort du succès de l'armée contre la rébellion, le président syrien, Bachar Al Assad, veut en découdre « sur le champ de bataille ». « Aucune solution ne peut être trouvée avec le terrorisme excepté en le réprimant avec une main de fer », a-t-il souligné, dimanche dernier, dans un discours à l'occasion d'une cérémonie d'iftar à laquelle ont été conviées plusieurs personnalités politiques et religieuses. Rendez-vous durant lequel il a encouragé les forces armées à continuer le combat contre les « terroristes ». S'agit-il d'une remise en cause de la position de Damas par rapport à la Conférence internationale de la paix en Syrie, voulue, à Genève, par les Russes et les Américains, et à laquelle elle a fait part de sa participation ? Il faut bien dire qu'au- delà des déclarations de bonne foi émises de part et d'autre, la réalité est toute autre. Jamais l'idée d'une perspective politique à cette crise qui déchire le pays depuis deux n'a été aussi loin. D'où le réalisme affiché par le chef d'Etat syrien qui se place en position de force, devant une opposition affaiblie aussi bien politiquement que militairement, et qu'il entend exclure de l'échiquier politique. Selon M. Assad, la Coalition nationale de l'opposition syrienne « n'est pas fiable ». « Elle ne représente pas le peuple syrien » étant donné qu'elle est « à la solde de plus d'un pays du Golfe », dit-il. Résultat de cet « échec » : « Elle n'a aucun rôle à jouer dans la recherche d'une solution pour mettre fin au conflit », a-t-il jugé. Autre démonstration de force du gouvernement syrien : le ministre de la Défense, le général Fahd Al Freij, a inspecté les rangs de l'armée à Khaldiyé, ancien secteur rebelle dans la ville de Homs (centre) repris fin juillet par l'armée. « Faire face aux terroristes dans les ruelles étroites de ce quartier et en nettoyer les immeubles est un grand exploit militaire qu'aucune armée n'aurait pu faire », a-t-il lancé dans une allocution devant les soldats. La Coalition de l'opposition, qui ne s'est pas encore prononcée sur les accusations du président syrien, s'est dite « prête à coopérer à une enquête impartiale sur des crimes de guerre commis dans toutes les régions syriennes sans exception afin de dévoiler la vérité et de condamner les responsables ».