L'armée régulière syrienne continuait mardi de gagner du terrain en poursuivant ses opérations militaires pour la reprise de plusieurs bastions rebelles notamment à Homs et à Damas, fragilisant ainsi l'opposition armée. Les forces syriennes poursuivaient pour la onzième journée consécutive, leur offensive pour reprendre le contrôle du dernier carré de la ville de Khaldiyé, au centre de Homs dans le centre de la Syrie. Les militants comme l'armée assurent que les forces régulières ont pris le contrôle de bâtiments à proximité de la célèbre mosquée Khalid ben Walid, dans le sud de Khaldiyé. Selon des sources militaires, l'armée régulière est désormais "présente dans la majorité de Khaldiyé". Un militant anti-gouvernement a indiqué lundi que "les forces du régime ont pénétré dans plusieurs secteurs de Khaldiyé après de violents bombardements", ajoutant que "la situation est la même qu'à Qousseir", faisant référence à une autre ville de la province de Homs recontrôlée par les forces loyales le 5 juin, à l'issue d'une offensive. Dimanche, l'armée régulière syrienne a totalement contrôlé la partie ouest du camp (Sayeda Zeinab) dans la banlieue de la capitale Damas, jusqu'au complexe des écoles et au rond-point de Sbeineh après avoir liquidé les derniers éléments des rassemblements des terroristes et saisi leurs armes D'autres unités de l'armée ont repris le contrôle dans la zone industrielle de Qaboun à Damas qui sépare al-Qaboun à Jobar, et y a "liquidé des éléments des groupes terroristes armés et détruit leurs repères". Pour le président syrien Bachar al-Assad, les pays occidentaux espèrent que "ces groupes terroristes, qui représentent pour eux une source d'inquiétude depuis des décennies, vont venir se faire tuer en Syrie et qu'ils pourront ainsi s'en débarrasser". Ces opérations militaires ont lieu alors que de son côté la Coalition de l'opposition syrienne a élu samedi à Istanbul (Turquie), Ahmad Assi Jarba, à la tête de ce mouvement avec 55 voix contre 52 à Mustafa al-Sabbagh, succédant à Moaz al-Khatib qui avait démissionné en mars dernier pour dénoncer l'inaction de la communauté internationale dans le conflit syrien, Les 114 membres de la Coalition ont également élu trois vice-présidents : Suheir Atassi, Mohammed Farouk Tayfur et Salim Muslit. Elu au poste de secrétaire général, Badr Jamous complète la nouvelle équipe dirigeante. Deux jours plus tard, le Premier ministre intérimaire élu par l'opposition syrienne, Ghassan Hitto a annoncé sa démission, près de quatre mois seulement après sa nomination, confirmant les divisions de la Coalition. Ban Ki-moon appelle à une trêve pour le Ramadan Le secrétaire général de l'ONU a invité lundi toutes les parties en Syrie à observer une trêve pour le mois sacré du Ramadan, rappelant la tradition musulmane d'une trêve des conflits pendant ce mois sacré. Il reconnaît cependant que cet appel "peut paraître irréaliste à certains" et souligne "qu'une paix durable ne pourra venir que d'une négociation sérieuse" entre les parties. "J'espère ardemment que la Conférence de Genève sur la Syrie aura lieu dans un avenir pas trop lointain avec la participation de délégations représentant le gouvernement et l'opposition", ajoute-t-il à ce propos. Initialement prévue en juin, cette conférence voulue par Moscou et Washington a été repoussée de mois en mois. De son côté, le Conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng, a exprimé lundi "sa vive préoccupation devant l'escalade de la rhétorique et les incitations à la haine relatives au conflit en Syrie émanant de chefs religieux et politiques dans plusieurs pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord''. ''J'exhorte l'ensemble des dirigeants dans la région d'agir de façon responsable et de s'abstenir d'employer ou de tolérer tout langage susceptible de nourrir l'escalade des tensions sectaires'', a-t-il clamé, ajoutant que l'ensemble des populations de la région subit les conséquences de cette ''violente rhétorique''. Par ailleurs, la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, s'est dite prête "à établir des contacts avec la nouvelle direction de la Coalition pour faire cesser le conflit dévastateur en Syrie". "Nous avons noté que les premières déclarations du nouveau président de la Coalition de l'opposition syrienne ne correspondaient pas pour l'instant aux attentes et suscitaient nombre de questions sur la bonne volonté de la coalition à trouver une solution politique à la crise", a écrit le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Damas invite l'ONU à des discussions sur l'utilisation présumée d'armes chimiques Le gouvernement syrien a invité deux hauts responsables des Nations unies à venir à Damas pour des discussions sur l'utilisation présumée d'armes chimiques dans la crise, une initiative salué par l'ONU. Il s'agit de "discuter plus avant le mécanisme et les termes de référence de la mission" d'enquête établie en mars dernier, a indiqué l'ambassadeur syrien à l'ONU Bachar Jaafari. Le Secrétaire général de l'ONU s'est félicité de cette offre, indiquant que le chef de la mission, Ake Sellstrom, se rendra à New York cette semaine pour faire le point avec le Chef de l'ONU sur l'état de ses activités. Dans l'attente d'un accès aux lieux en Syrie, la mission a continué à suivre les développements sur le terrain et à collecter puis analyser les informations fournies par des pays, selon l'ONU qui précise que la mission a aussi mené des activités d'établissement des faits dans un pays voisin.