Le chanteur-guitariste Djamel Laroussi a donné un concert jeudi à Alger dans une ambiance survoltée marquée par sa grande générosité à vouloir donner du bonheur à un public galvanisé et amplement réceptif devant le talent et la maîtrise technique de l'artiste. Dès les premières notes du récital, Djamel Laroussi, affichant un dynamisme hors pair, est entré dans le vif du sujet, interprétant « Laâfou », une imploration divine écrite dans un rythme envoûtant et des gammes pentatoniques. Sourire aux lèvres et ondulant, l'artiste est allé vers son public, déjà debout devant la scène à se délecter, savourant les premiers moments d'une soirée qui s'annonçait euphorique. « Carpe diem est une de mes devises préférées, j'adore vivre pleinement l'instant présent avec mes fans », explique Djamel Laroussi. « Nkodo », « Aho », « Hasna », « Zina », « Kama toudine », « Bambara » et « Mazal » regroupant plusieurs styles de musique, ont enflammé les spectateurs qui se sont rangés derrière l'artiste — en tête de colonne — reprenant ses refrains en chœur et arpentant les marches de la salle Ibn Khaldoun, pour la parcourir dans l'allégresse d'un bout à l'autre. « Kifach hilti » et Daâni ya nadim », deux succès du patrimoine chaâbi, ont été présentées dans de nouveaux arrangements, plus adaptés à la musique moderne dans ses nouvelles sonorités. Accompagné de Hafid Saïdi à la guitare basse, Aziz Belaouache aux percussions, le Sénégalais T. Ishak à la batterie et Smaïl Belhouhou au synthétiseur — qui a notamment brillé par ses envolées phrastiques aux consonances jazz —, Djamel Laroussi s'est entouré d'un bon soutien rythmique et harmonique. Durant plus de deux heures de temps, l'instrumentiste gaucher a chanté, dansé, exalté les passions avec ses solos endiablés, exécuté à genoux la danse de l'envoûtement, devant un public admiratif qui s'est totalement libéré. Natif d'Alger, Djamel Laroussi a grandi sous l'influence des airs traditionnels, la variété occidentale et la musique anglo-saxonne. Parti à Cologne, en Allemagne, il y découvre le jazz. En 1998, il se lance dans une carrière solo après avoir accompagné Cheb Mami, l'Orchestre national de Barbès (ONB), Graham Haynes et Nelson Veras entre autres. Depuis, il a publié « Etoile filante » (2003), « Djamel Laroussi live » (2004) et « 3 Marabouts » (2007).