Photo : Slimene S.A. Les boulangers reviennent à la charge en déposant à nouveau une plateforme de revendications sur la table du département de M. Mustapha Benbada. Reçue, en effet, hier par le directeur de l'organisation des marchés et de l'activité commerciale auprès du ministère du Commerce, la Fédération nationale des boulangers a mis l'accent sur la nécessité d'instaurer une révision à la hausse des prix de vente du pain ainsi que les marges bénéficiaires fixées actuellement à 20% et va jusqu'à proposer l'installation d'une commission technique d'évaluation et d'expertise pour définir le prix réel de revenu lors de la production du pain, a fait savoir M. Kalafat Youcef président de ladite fédération. Affiliée à l'Union générale des commerçant et artisans algériens (UGCAA), celle-ci a souligné que la réévaluation du prix de la baguette est impérative eu égard «aux augmentations des prix de la matière première». Selon notre interlocuteur, les prix administrés par l'Etat à raison de 7,50 DA pour le pain simple et 8,50 DA pour le pain amélioré ne couvre pas les dépenses éjectées dans la production. Cela étant le prix de revenu et celui de vente ne sont pas en adéquation, d'après M. Kalafat. Une situation qui a, selon lui, poussé un nombre important de boulangers à changer d'activité. Pour appuyer ses dires, il a indiqué que 30% ont mis la clé sous le paillasson. Représentant les 7 500 adhérents de la fédération sur les 13 500 boulangers en activité, M. Kalafat a fait observer qu'il revient au service du ministère du Commerce de revoir les seuils de telle manière à éviter à la corporation des manques à gagner. «Nous travaillons à perte», déplore-t-il avant d'ajouter «selon notre expertise la baguette nous revient à 8,87 DA pour le pain simple et 9,50 DA pour le pain amélioré». Dans le même contexte, le porte-parole des boulangers a avancé, pour justifier cette revendication, l'argument de la hausse des charges entre autres l'électricité et l'eau. «Le prix de revenu du pain a augmenté de 50% alors que celui de la commercialisation stagne depuis 1996», souligne M. Kalafat. L'autre problème soulevé a trait aux pertes financières générées par les coupures permanentes d'électricité. Si l'on tient compte des explications du boulanger, une coupure d'une heure de temps engendre une perte de 7500 DA. C'est la raison pour laquelle, la Fédération a réclamé des remboursements. «Nous avons demandé à ce que la Sonelgaz désigne un expert pour évaluer les pertes en vue de les rembourser », a-t-il dit. Le troisième point exigé est la suppression totale de la taxe écologie imposée par le ministère de l'Environnement à raison de 9000 DA par an. Selon notre interlocuteur, le ministère du Commerce s'est, lors de cette réunion qui intervient après celle tenue avant le mois du Ramadhan, engagé à prendre en charge les points précités en vue de les étudier. A la même occasion les partenaires ont décidé de se réunir juste après l'aïd en présence d'un représentant de la sonelgaz et du ministère de l'Environnement.