Le mouvement de protestation observé, la semaine dernière, par des travailleurs d'Algérie Poste a occupé l'essentiel de la conférence de presse animée, hier, par le DG de l'entreprise, Mohand Laïd Mahloul, à Alger. Les différents aspects liés à ce mouvement, qualifié d'« anarchique », ont été éclairés. Le conférencier précise, en premier lieu, qu'il n'y a pas eu de grève au sens propre car, a-t-il dit, « la grève obéit à une réglementation. Ce qui n'était pas le cas pour ce mouvement spontané ». De plus, il fera remarquer le taux de suivi de ce débrayage « non organisé » n'a pas dépassé les 7% : « le mouvement a commencé de la Grande Poste d'Alger et des personnes malintentionnées ont appelé leurs collègues de différentes régions pour faire croire que le mouvement a pris de l'ampleur. Les médias aussi ont rapporté des informations erronées sur ce sujet ». Pour le DG, le mouvement en question a été suivi dans quelques bureaux de 12 wilayas, en tout. Au plan économique, il réfute toute répercussion négative de la protestation sur les activités d'Algérie Poste. Bien au contraire, « une croissance d'activité a été enregistrée durant cette période. Deux millions de transactions s'enregistrent chaque jour avec une recette journalière de 11 milliards. Nous n'avons à aucun moment enregistré moins de sept milliards qui est la moyenne journalière », a-t-il précisé. M. Mahloul tient à préciser que durant toute la période du mouvement, aucune demande d'audience n'a été formulée. « Nous travaillons avec un syndicat reconnu et celui qui veut créer un nouveau syndicat n'a qu'à se référer à la loi : avoir 20% de travailleurs adhérents et un agrément. Nous ne travaillons pas dans l'anarchie. Nous cultivons le sentiment d'appartenance à cette entreprise. Algérie Poste a une histoire à honorer », a-t-il signalé. Abordant les revendications des protestataires, Laïd Mahloul affirme que les engagements pris, janvier dernier, par le ministre de tutelle sont en train de s'appliquer à la lettre : « ce sont des engagements politiques et non professionnels ou économiques. Algérie Poste est prête à assumer ces engagements ». Il fera savoir, à ce propos, que la commission installée à cet effet a achevé ses travaux le mois de juillet dernier après 6 mois de travail et la nouvelle grille des salaires des travailleurs de l'entreprise sera effective à partir du mois d'octobre prochain. Toutefois, le DG a souligné l'importance de prendre en compte, dans ce processus, la santé financière de l'entreprise : « Algérie Poste ne vit pas du Trésor public ou de la fiscalité pétrolière. Elle vit de ses propres recettes, de la sueur de ses travailleurs ».