Les postiers, qui persistent dans leur grève, réclament la prime d'intéressement et de meilleures conditions de travail. Le dossier sera traité aujourd'hui par le CA. Le directeur général d'Algérie Poste, Mohamed-Laïd Mahloul, nous a affirmé, hier, que “le dossier sera traité aujourd'hui par le conseil d'administration" sans autre commentaire concernant le mouvement de contestation enclenché depuis dimanche dernier par les postiers. Ces derniers, pour rappel, n'ont pas attendu l'aval du syndicat à qui ils ont retiré, à l'occasion, toute confiance pour déclarer l'arrêt de toutes les activités. Autrement dit, la grève n'a pas suivi le processus réglementaire, ce qui amène les uns à qualifier ce vent de protestation de “mouvement spontané" alors que d'autres le considèrent comme étant “un mouvement anarchique" qui implique de facto l'illégalité même de cette initiative. Toujours est-il que cette protesta, qui était confinée au départ à Alger, ne cesse de prendre de l'ampleur perturbant sérieusement le fonctionnement de la quasi-majorité des bureaux qui n'ont même pas assuré, comme il est d'usage, un service minimum au grand dam des clients dont, notamment, les retraités. L'origine de cette colère revient au fait qu'Algérie Télécom a fait bénéficier ses employés de la prime d'intéressement sans que cela ne soit généralisé à Algérie Poste. Certes, les deux entités sont sous la coupe de la même tutelle, en l'occurrence le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, mais obéissent à deux statuts différents. Algérie Télécom est une entreprise économique (SPA) alors que la Poste est un Etablissement public à caractère industriel et commercial (Epic), et ce, depuis 2003. Un détail de taille que les postiers préfèrent ignorer à plus forte raison qu'aucun bénéfice n'a été généré en 2011 contrairement à AT. Mais les protestataires ne l'entendent pas de cette oreille et font valoir leur droit, non seulement à la prime mais aussi à de meilleures conditions de travail et, dans la foulée, le départ du DG qu'ils accusent de “mauvaise gestion". Un imbroglio plutôt difficile à gérer dans la mesure où l'interlocuteur officiel, à savoir le syndicat d'entreprise, semble être, cette fois-ci, complètement hors jeu. N'empêche qu'il a été fait appel à lui pour “calmer les esprits" et, pourquoi pas, entamer des pourparlers qui, selon des sources proches du dossier, devraient se dérouler à plus haut niveau que la direction générale. M. Mahloul avait déjà déclaré à la presse en réaffirmant, hier, que “le dialogue n'a jamais été interrompu, à travers l'écoute des revendications des travailleurs et la prise en charge de leurs préoccupations". Mais d'autres sources assurent que ce mouvement est orchestré par une poignée d'individus qui manipulent les travailleurs aux fins de déstabiliser l'entreprise. Un rapport de force qui pèse de tout son poids puisqu'il paralyse pratiquement le pays sur des prestations importantes qui touchent directement le quotidien des citoyens. En tout état de cause, les protestataires semblent décidés à aller jusqu'au bout et réitèrent leurs revendications concernant l'application du statut adopté en 2008, rappelant qu'après la grève observée en 2012, 7 revendications seulement parmi 17 ont été acceptées mais “n'ont pas encore été concrétisées". N S