Les Allemands vont construire une réplique de la centrale thermosolaire à tour de Jülic dans le cadre de la mise en œuvre du programme énergie solaire adopté par l'Algérie. Selon le Pr Ahmed Khedim, chercheur de l'Université des sciences appliquées de Aachen, Allemagne, où il est installé depuis quarante ans, la technologie de cette centrale récente, inaugurée le 20 août 2009, « va être transférée à Bourkika dans la wilaya de Tipasa » et ce dans le cadre du projet algéro-allemand AlSol (Algeria Solar) conclu avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Le projet en question devait être localisé dans le cadre de la nouvelle ville de Sidi Abdellah, puis à Blida pour enfin atterrir dans le Nord du pays, dans la wilaya de Tipaza. M. Khedim, qui a bien voulu nous expliquer les enjeux de ce projet initié par l'Algérie et de tant d'autres, dans le cadre du développement des énergies renouvelables, s'est longuement attardé sur le processus retenu qui consiste à produire de l'électricité et de l'hydrogène également. Le projet de coopération algéro-allemand va donc aider à construire en Algérie un centre de recherche, de développement, de formation et d'application dans les technologies des énergies de source renouvelables dont l'élément principal est la centrale thermoélectrique solaire en tour. Pour le chercheur algérien, membre du Centre des énergies renouvelables et qui encadre beaucoup de chercheurs algériens de l'Ecole polytechnique, dans ce domaine, le pilotage du projet se veut aussi « une contribution des scientifiques algériens à l'étranger pour répondre à l'appel du Président Bouteflika de « s'impliquer à relever le défi scientifique et technologique auquel notre pays est confronté ». Initialement, la ville nouvelle de Sidi Abdellah devait servir de site d'hébergement pour ce centre d'où l'acronyme de CASA (Centre d'Application Sidi Abdellah). Mais pour des raisons dues à la « topographie de la région qui n'est pas appropriée pour recevoir les milliers de capteurs-miroirs qu'on appelle héliostats», un autre site est proposé dans les alentours de Blida. Mais en raison d'autres réserves techniques soulevées par les ingénieurs en charge du projet, la centrale thermoélectrique solaire en tour sera finalement construite sur un terrain plat de 42 ha, loin de toute habitation, dans la commune de Bourkika qui relève de la wilaya de Tipasa. Pour ce qui est du projet, au plan scientifique, M. Khedim explique comment fonctionne la tour solaire dont la technologie « utilise un champ de capteurs-miroirs paraboliques presque plats appelés héliostats » (…). Ces miroirs sont positionnés par ordinateur pour poursuivre la trajectoire solaire durant la journée. Les héliostats réfléchissent, focalisent le rayonnement solaire direct, sur une surface extrêmement réduite, 4 à 6 m2, appelée récepteur (en anglais receiver) se trouvant au sommet d'une tour d'environ 60 mètres de haut, par terrain plat, et dont la fonction consiste à absorber quantitativement le rayonnement solaire incident, c'est-à-dire le convertir en chaleur. Là, la température peut atteindre les 800°C et même plus. L'utilisation de la technologie de la tour solaire ne se limite pas seulement à la production de l'électricité par le processus conventionnel : vapeur en surchauffe : turbine : générateur. A long terme, cette énergie thermique à très haute température (1000°C) pourra être utilisée pour la production de l'hydrogène par dissociation catalytique de la molécule d'eau. « L'hydrogène est considéré, en tant que stockage d'énergie, comme un combustible alternatif aux hydrocarbures et au nucléaire », dira encore le chercheur algérien.