Rien n'est encore tranché au Front de libération national. Après la crise organique et la guerre de légitimité que vit le parti depuis plusieurs mois, les deux parties emmenées par Abderahmane Belayat et Ahmed Boumehdi semblent se diriger vers une bataille juridique. La décision du conseil d'Etat portant annulation de la tenue de la session extraordinaire du comité central (CC), initiée par Ahmed Boumehdi et autorisée par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales à l'hôtel El Aurassi, a été accueillie dans la joie au siège du parti à Hydra. Cette décision a soulagé les membres du comité central ayant décidé, quelques heures plus tôt, de « boycotter la rencontre de l'hôtel El Aurassi et de ne pas reconnaître ses résultats ». « C'est le FLN qui a gagné », dira Belayat, lors d'un point de presse tenu hier, après la notification de la décision de justice. « Je ne pouvais pas être l'initiateur de ce recours auprès de la justice car je suis un responsable et ma mission est très délicate. Un tel acte aurait été interprété autrement. Je ne voulais pas commettre une forfaiture », a-t-il dit. « C'est une première victoire, et la prochaine bataille serait celle de préparer et d'organiser, dans la sérénité, la prochaine une cession du comité central pour éviter d'autres dissidences et divisions », a-t-il ajouté. Voulant calmer les esprits, Belayat dira que « le parti n'a pas remporté une victoire contre ses propres militants ». « Nous connaissons nos droits et nous les avons défendus ». Pour Abdelkrim Abada, l'un des dirigeants du mouvement de dissidence contre l'ancien SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, ce qui s'est passé n'est autre qu'« une erreur administrative que la justice a rectifiée ». L'étape prochaine sera consacrée à « l'unification des rangs du parti pour préparer la session du CC ». « Ce sera un véritable défi par lequel nous allons prouver à tout le monde que le FLN n'est pas vaincu », a-t-il dit, précisant que « seul Abderahmane Belayat est habilité à préparer cette session » et « nous allons barrer la route à quiconque osera faire une autre tentative de ce genre ». Il a critiqué les membres du bureau politique qu'il a rendu responsables de l'ampleur prise par la crise actuelle du parti. « C'est à cause du bureau politique que la session a été reportée », a-t-il dit. Pendant que le groupe de Belayat « fêtait » cette victoire, le groupe d'Ahmed Boumehdi a introduit une demande d'opposition auprès de la justice et a obtenu une autorisation pour la tenue de la session du CC. « La décision du Conseil d'Etat n'a pas annulé notre rencontre. C'est un arrêté par contumace. Nous avons donné un complément d'informations et obtenu un verdict favorable à la tenue de la conférence. Donc, le rendez-vous est maintenu pour demain (aujourd'hui : ndlr) », a affirmé Tahar Khaoua.