Dans une conférence de presse animée jeudi dernier au siège du FLN, M. Belayat s'est félicité de la décision du Conseil d'Etat qui avait déclaré la veille « illégitime la réunion du CC ». Aux côtés de Kassa Aïssi, de Salah Goudjil, de Abdelkrim Abada, il s'est dit contre toutes décisions qui émaneraient de la réunion d'El Aurassi : « Of course, je ne reconnais pas les décisions de cette réunion, d'autant plus que la justice s'est prononcée en notre faveur ». Rappelant que lui seul est habilité à convoquer le comité central « comme le stipulent les textes réglementaires du parti ». Les deux tiers de cette instance, explique-t-il, doivent aussi le solliciter pour réunir le comité central et s'il fait preuve de résistance, à ce moment-là, ils peuvent saisir la justice. Or, le groupe de Boumehdi a agi « à mon insu ». D'un ton virulent, il affirme qu'« il n'existe pas deux Fronts, mais un seul FLN et celui qui veut le diviser n'est pas encore né », en rappelant que la justice a confirmé le rôle déterminant du titulaire des attributions du coordinateur seul en mesure de convoquer le CC. « La justice ne peut pas se déjuger, personne ne peut se permettre un tel reniement », lâche-t-il. Cette situation peut-elle causer des blocages au niveau de l'APN ? M. Belayat certifie qu'il compte poursuivre sa mission pour empêcher la perturbation des travaux de la session parlementaire d'automne dont les travaux seront ouverts ce lundi, d'autant plus, dira-t-il, que « Larbi Ould Khelifa, président de l'APN, est un militant du FLN ». M. Belayat a laissé entendre que les consultations se poursuivront pour réunir le comité central devant élire un nouveau secrétaire général, en disant : « En politique, chaque chose en son temps. » A la question de savoir si le moment est venu de mettre le FLN au musée pour lui éviter ce genre de soubresauts, M. Belayat dira que « le parti qui est nécessaire à une vie active est nationaliste ». Et de rappeler qu'en 2004, « le FLN a été sauvé de la division ». Après le plébiscite d'Amar Saïdani comme nouveau SG du FLN, Abderrahmane Belayat a de suite fait part au ministère de l'Intérieur de son rejet des résultats de cette session qu'il qualifie « d'illégale ». Dans une lettre rendue publique par la direction du parti, M. Belayat écrit : « Nous vous assurons notre opposition aux résultats de la réunion de cette session ». Ajoutant qu'en vertu de l'article 9 du règlement intérieur du CC et de l'article 158 des statuts du parti, il est le seul habilité à convoquer une session du comité central. M. Belayat a rappelé aussi la décision du Conseil d'Etat rendue publique annulant l'autorisation obtenue par le groupe de Boumehdi pour la tenue d'une réunion du CC. En outre, des membres du CC opposés à la réunion de l'hôtel El Aurassi ont appelé les institutions de l'Etat à annuler « ce qui s'est passé à l'Aurassi, contre la loi, la justice et le FLN ». Qualifiant cette rencontre d'« étrange » et de « dangereuse », les contestataires, dont le nombre et les noms n'ont pas été précisés, en appellent à Abdelaziz Bouteflika qui est également président d'honneur du parti à intervenir pour « remédier à la situation et préserver la réputation du FLN ». Ils appellent également les militants à refuser « le fait accompli » et de rester « mobilisés » pour protéger l'Etat de droit.