« Il n'y a pas de rapport de cause à effet entre la mise en place de cet instrument financier et la hausse des importations », a précisé le gouverneur de la BA lors d'une conférence de presse relativé à la présentation de l'évolution économique et monétaire en 2012, tenue hier à Alger. Pour lui, « la mise en place du crédit documentaire a pour objectif d'assurer la traçabilité des payements sur le commerce extérieur, un objectif amplement atteint ». Concernant la réhabilitation et le développement de la centrale des risques, M. Laksaci a affirmé que ce n'est pas une opération inscrite en prévision du retour au crédit à la consommation. « Le but de cette opération est d'avoir une centrale globale qui regroupe les crédits des entreprises et des ménages et qui soit pleinement utilisée par les banques du moment que nous disposons déjà des données sur les crédits des ménages à travers notamment les prêts accordés pour l'immobilier », a-t-il expliqué. Le gouverneur a affirmé que le débat sur la facilitation de l'accès au crédit pour les ménages est orienté essentiellement vers le crédit immobilier, déjà en vigueur. Interrogé sur l'application de la réglementation sur l'ouverture des bureaux de change, M. Laksaci a rappelé que « les textes réglementaires existent et qu'il est juste question de les modifier afin de mieux stimuler les gens à l'ouverture de ce genre de bureaux ». La modification concerne, selon lui, les marges bénéficiaires et la traçabilité. « Nous allons revoir les marges mais pour ce qui est de la traçabilité, il y des règles qu'il y a lieu de ne pas transgresser. Il ne faut pas demander aux institutions étatiques ce qui est au-delà de leurs limites », a-t-il précisé. A propos du rôle de la banque d'Algérie dans les affaires de transfert des dividendes, il a signalé qu'elle effectue un contrôle a posteriori des opérations réalisées au niveau des banques. « Après avoir effectué des opérations de contrôle sur pièces ou sur place sur la base de la déclaration faite par la banque commerciale, les inspecteurs établissent des procès-verbaux sur les infractions de change constatées et les transmettent au procureur de la République. Une copie est remise au ministre des Finances et au gouverneur de la Banque d'Algérie », a-t-il expliqué, précisant que « la BA ne fait qu'appliquer la réglementation en vigueur et que la responsabilité incombe à l'opérateur qui est souvent incapable de présenter des justifications ». 277 opérateurs interdits de domiciliation bancaire S'agissant de l'application du dispositif de contrôle interne, de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, le gouverneur a précisé que le système de notation bancaire « a été complété et testé sur deux banques publiques et privées ». Les opérations de contrôle de change sur pièces opérées entre 2007 et 2012 se sont soldées par l'interdiction de 277 opérateurs de domiciliation bancaire. Le contrôle de change sur place a été intensifié entre 2010 et 2012, ce qui a permis aux inspecteurs assermentés d'établir 186 procès-verbaux d'infraction. A propos du rééchelonnement de la dette et de l'effacement des ajouts au profit des PME, il a indiqué que l'opération est toujours en cours. « Nous allons faire une évaluation des portefeuilles des banques pour faire le bilan de l'opération », a-t-il dit. Au sujet de l'instabilité des prix du pétrole, M. Laksaci considère qu'elle aura « un impact à court terme » sur l'économie algérienne. « Il y a un risque à court terme mais il ne menace pas la finance publique qui reste quand même fiable. Ceci s'ajoute à la faiblesse de la dette intérieure estimée à 8% du Bib et à l'excédent budgétaire accumulé sur plusieurs années », précisera-t-il. Pour éviter « le choc de la crise », le gouverneur de la BA suggère « des mesures de consolidation budgétaire à travers la réduction des dépenses et la reprise de la prudence budgétaire à moyen terme pour préserver ce qui a été accumulé les années précédentes ».