Le conseil de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) ne devrait pas hausser le ton contre l'Iran lors de sa prochaine réunion qui commencera demain à Vienne afin de favoriser la relance des discussions sur le nucléaire avec la nouvelle équipe au pouvoir à Téhéran, affirment des diplomates. Réunis pendant une semaine, les délégués des 35 pays membres de l'Agence s'occuperont en priorité du dossier du nucléaire iranien et débattront d'une nouvelle augmentation des capacités d'enrichissement de l'uranium. Dans son dernier rapport, le directeur général de l'institution, Yukiya Amano, a relevé une forte augmentation du nombre de centrifugeuses sur le principal site de Natanz (centre). Le rapport montre aussi une augmentation du stock sensible d'uranium enrichi jusqu'à 20%. Cependant, avec 185,8 kg, il reste inférieur aux quelque 250 kg nécessaires, selon les experts, pour fabriquer une bombe atomique. Le document fait enfin état d'un report de la mise en service d'un réacteur à eau lourde d'Arak (centre), une nouvelle positive du point de vue des Occidentaux. Les pourparlers doivent reprendre le 27 septembre à Vienne. Il s'agira de la onzième rencontre du genre depuis début 2012. Le prochain conseil des gouverneurs de l'AIEA est prévu pour novembre prochain. Mais il n'est pas question cette fois d'élever la voix, affirment plusieurs sources diplomatiques. « Nous avons un nouveau gouvernement en Iran, et nous entendons un ton très différent (...), plus ouvert et plus conciliant », a souligné un diplomate occidental. Il est à noter que la politique du nouveau président iranien Hassan Rohani y est pour quelque chose dans cette position. Il s'est dit prêt à mener « des discussions sérieuses » sur le nucléaire, tout en réaffirmant le droit de la République islamique à enrichir l'uranium pour la production d'électricité ou de radio-isotopes utilisés en médecine. M. Rohani a aussi renouvelé l'équipe de négociateurs sur les questions nucléaires. Le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qui s'est vu confier la responsabilité des négociations avec le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, France, Allemagne), a déclaré, vendredi, vouloir « lever les inquiétudes » sur le programme nucléaire de son pays. Une rencontre avec la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, est programmée fin septembre à New York. Est-ce le dégel des relations entre l'AIEA et Téhéran ?