« Il ne s'agit pas seulement d'un « remaniement » mais aussi d'un « changement » du gouvernement. La sentence est celle de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs qui s'est exprimée, hier à Alger, sur le remaniement ministériel décidé, mercredi dernier, par le chef de l'Etat. Mais pour la position du parti, elle préfère patienter encore, le temps d'avoir en main toutes les données politiques qui lui échappent jusque-là. « La position finale du parti sera connue au plus tard la fin de ce mois, à l'occasion de la tenue de la réunion du comité central », annonce-t-elle. Pour Mme Hanoune donc, il est encore trop tôt pour porter un jugement sur la nouvelle équipe gouvernementale. Il faut attendre l'efficacité de son action sur le terrain, estime-t-elle. N'empêche, elle a soutenu que « certains ministres ont bel et bien échoué dans leur mission et devaient quitter le navire bien avant ce nouveau remaniement ». Sinon, Louisa Hanoune ne comprend pas le départ de l'ex-ministre de l'Industrie, Cherif Rahmani et l'ex-ministre de l'agriculture, Rachid Benaïssa. Selon la patronne du PT, ces deux responsables ont obtenu de bonnes notes. Le premier a réussi à remettre la machine industrielle en route et le second a amorcé le développement de l'agriculture. Louisa Hanoune n'a pas manqué de saluer les efforts de l'ex-ministre de la Justice, Mohamed Charfi, notamment dans la lutte contre la corruption. Elle s'est demandée si son successeur, Tayeb Louh, poursuivra le travail accompli jusque-là par son prédécesseur. Louisa Hanoune aurait souhaité la création d'un ministre chargé de la planification qui aurait pu, selon elle, coordonner les actions du gouvernement et créer une synergie entre les différents secteurs. Comme elle a tant souhaité voire naître un secrétariat d'Etat chargé de la promotion de la langue amazighe. Evoquant les élections présidentielles, elle a affirmé que ce rendez-vous est incontestablement un « examen périlleux » pour la nation. C'est pourquoi elle a interpellé le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz à fournir un cadre assurant des élections « « libres et transparentes « », à travers, entre autres, l'assainissement du fichier électoral et la mise en place d'une seule commission indépendante composée des représentants des partis. Louisa Hanoune a estimé judicieux d'organiser, une fois les présidentielles achevées, des élections législatives anticipées afin de mettre en place des institutions crédibles et plus représentatives. Louisa Hanoune a salué la proposition de l'UGTA d'introduire l'autorisation d'importation qui permettra à « l'Etat de s'approprier le monopole du commerce extérieur », explique-t-elle.