L'Association des ulémas algériens compte marquer de son empreinte la rentrée sociale 2013-2014 en lançant des initiatives à même d'apporter « des solutions aux plans national et régional ». Le président de l'association, Abderrazak Guessoum, qui s'exprimait, hier, lors d'une conférence de presse, animée à Alger, a soulevé un ensemble de fléaux sociaux qui ont tendance, souligne-t-il, à se propager dans le pays, « d'où l'urgence d'entreprendre des actions de sensibilisation à l'adresse des différentes franges de la société ». M. Guessoum estime, en ce sens, qu'il n'y a pas plus mauvais dans une société que le glissement des valeurs. L'idée de la création de l'association dans les années 1930, par Cheikh In Badis, était à la base destinée à sauvegarder justement les valeurs du peuple et défendre son identité. « Aujourd'hui, nous n'avons pas droit de déroger à la règle. Nous devons être dans le même lignée », affirme-t-il. Mais l'action des ulémas dépasse l'aspect social puisque des propositions ont été formulées par l'association dans le sillage du débat portant révision de la Constitution, précise le Dr Guessoum. L'association affiche, en ce sens, sa préférence pour le système parlementaire et une limitation du mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une seule fois. Au plan régional, le conférencier note les aides en denrées alimentaires et médicaments notamment destinées aux camps de réfugiés sahraouis, à Tindouf. Il annonce une nouvelle caravane qui aura lieu « bientôt » au profit des réfugiés de la RASD. Dans le même volet des aides destinées aux peuples de la région, le porte-parole des ulémas algériens souligne la poursuite du projet relatif à la réalisation de l'hôpital algérien à Ghaza (Palestine). La collecte, lancée, à cet effet, le mois d'avril dernier, a permis d'engranger 73 millions de dinars. Pour l'Association, 100 millions de dinars ont été déjà déboursés pour ce projet de l'hôpital qui portera le nom de l'Algérie. La situation conflictuelle prévalant actuellement dans des pays arabes n'a pas laissé indifférente l'association. Abordant la crise syrienne, les ulémas algériens, qui dénoncent les pratiques du système en place, rejettent, toutefois, toute intervention militaire étrangère dans ce pays. Pour ce qui est de la situation en Egypte, l'association a rendu public un communiqué à travers lequel un appel au dialogue a été lancé. « Nous considérons que la persistance des divisions entre frères sur la scène égyptienne ne mène qu'à la confrontation et à la fitna, si la sagesse et la raison ne l'emportent pas et dans le cas où l'intérêt suprême du pays n'est pas privilégié », indique un communiqué de l'association.