L'armée égyptienne poursuit sa traque contre les dirigeants islamistes qui soutiennent le Président déchu, Mohamed Morsi. En plus des arrestations, le gel de biens est la nouvelle stratégie pour mettre fin à leur influence qui se réduit de semaine en semaine, comme le traduit clairement la faible mobilisation des manifestants. A son tour, le porte-parole des Frères musulmans, qui s'exprimait régulièrement dans les médias, Gehad el-Haddad, a fait les frais de la politique musclée des autorités de transition, décidées à contenir la mouvance islamiste. Il a été interpellé, mardi, par la police avec cinq autres personnes, et rejoignent ainsi la liste de nombreux responsables de la confrérie placés en détention. Au même moment, la justice a ordonné le gel des avoirs de Mohamed Badie, le guide des Frères musulmans ainsi que ceux de ses deux adjoints, l'homme d'affaire Khairat al-Chater, et Rachad al-Bayoumi. Les trois hommes sont actuellement détenus et doivent être jugés pour incitation au meurtre de manifestants opposés au président déchu, lui aussi incarcéré et en attente de jugement. Des responsables islamistes, issus d'autres mouvances, ont été visés par cette décision. C'est le cas du leader salafiste Hazem Abou Ismaël, et du prédicateur, Safwat Higazi. Au total, une quinzaine de responsables islamistes égyptiens ont ainsi été privés de leurs avoirs. Il semble, toutefois, que le parti salafiste Al-Nour, qui avait soutenu la destitution de M. Morsi, a été épargné par cette mesure. Plus de 2.000 militants des Frères musulmans ont été arrêtés. Cette situation a suscité les inquiétudes de la communauté internationale appelant les autorités égyptiennes à garantir la liberté d'expression et à assurer la poursuite du processus de transition démocratique. A cet effet, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel qui avait reconnu, le 19 août, que la capacité des Etats-Unis à influer sur les événements est limitée, s'est, une nouvelle fois, entretenu, mardi soir, avec le général Abdel Fattah al-Sissi. Ils ont ainsi évoqué « les efforts de l'Egypte pour assurer la sécurité et reconstruire les communautés coptes touchées par la violence ainsi que la sécurité dans la péninsule du Sinaï », selon le Pentagone qui se déclare également soucieux des « mesures pour démontrer l'engagement du gouvernement intérimaire en faveur du processus démocratique ».