La « reprise » du contrôle du complexe sidérurgique d'El Hadjar par l'Etat algérien, annoncée récemment par le Premier ministre, ne semble pas plaire à certaines parties habituées au bradage de nos richesses. C'est le constat dressé par le syndicat des travailleurs de l'usine, qui s'exprime par la voix de son SG, Daoud Kechiche. Celui-ci affirme que « des membres de l'union locale UGTA de Sidi Amar (Annaba), des retraités pour la majorité, continuent à exercer leur influence pour s'immiscer dans les affaires du complexe. Ce sont des personnes qui se sont rendu compte du danger qui guette leurs intérêts après notamment la volonté affichée par les pouvoirs publics de reprendre le complexe ». Le porte-parole des travailleurs du complexe ajoute que les personnes en question tentent de semer le trouble parmi les travailleurs « dans le seul objectif d'y maintenir leurs gains », a-t-il ajouté. Le SG du syndicat n'a pas manqué de lancer un appel aux autorités, les invitant à suivre de près le développement du processus de rachat de l'usine. Un autre appel est lancé à l'égard de la centrale de l'UGTA, l'invitant, elle, à procéder au renouvellement de l'union locale de Sidi Amar, avec l'organisation, dans les plus brefs délais, d'un congrès extraordinaire de l'union. « L'union nécessite en urgence un renouvellement de ses membres, car ceux qui sont actuellement à sa tête ne sont pas, je dois le dire, au service des travailleurs, ni de l'usine. Ils sont là pour préserver leurs intérêts, sans plus », a tenu à déclarer M. Kechiche. D'autre part, évoquant le fonctionnement du complexe, le SG du syndicat a salué la démarche visant l'arrêt momentané du haut fourneau n°2, entreprise ces derniers jours par la direction de l'usine : « C'est une décision prise en concertation avec les représentants des travailleurs. On a jugé nécessaire un tel procédé, puisque les quatre cowpers qui font fonctionner le HF ont besoin d'arrêt pour réparation. » Plus explicite, il ajoute que « le HF peut marcher avec deux cowpers, mais par mesure de prudence, il est préférable de le mettre à l'arrêt. Mieux vaut une suspension d'un mois et demi qu'il soit en panne pendant une année ». Invité à se prononcer sur les installations du complexe, en suspension depuis des années, à l'exemple de la cokerie, le syndicaliste s'est contenté de dire que cette installation est prise en compte dans le plan d'investissement de l'usine, projeté à horizon 2017.