Les propositions sont réunies sur 12 feuillets. Considérant ce secteur comme « le moteur principal de la croissance et premier générateur d'emplois dans le pays » et, eu égard aux « enveloppes financières faramineuses dégagées par les pouvoirs publics pour la réalisation d'infrastructures socio-économiques », l'Agea estime « vital que les pouvoirs publics apportent réellement et concrètement leur contribution et facilitent l'émergence irréversible de ce stratégique tissu d'entreprises ». Comme première revendication, l'Agea propose de « faire le bilan, sans complaisance, des actions mises en œuvre, se pencher sur les causes des retards de certaines opérations, se mettre d'accord sur un nouvel échéancier ferme de mise en chantier avec désignation et responsabilisation du secteur, de l'institution et des personnes concernés ». Dresser un rapide tableau des problèmes qui se posent en déterminant les insuffisances, les failles qui freinent l'action des entrepreneurs », est la seconde étape recommandée par l'association présidée par M. Mouloud Kheloufi. Comme solutions concrètes aux problèmes, l'Agea suggère, notamment, pour assurer une économie de temps et d'argent, de mettre en place une commission paritaire locale et nationale qui servira à remplir deux missions principales, à savoir « le suivi de la réalisation des quotas alloués par le ministère de l'Habitat au patronat, et la levée de l'ensemble des contentieux susceptibles de voir le jour, qu'ils soient administratifs, juridiques ou fiscaux ». Mettre en place une commission paritaire locale et nationale Cette commission devra être composée de représentants de l'administration locale, de bénéficiaires des projets, du maître de l'ouvrage, du maître de l'œuvre, de l'entrepreneur, du contrôleur, des banques, des assurances, de l'administration fiscale, de la Cacobatph ainsi que d'un représentant de l'administration judicaire sous l'égide duquel se tiendront les assises. Elle ressemblerait à « un guichet unique représentant tous les acteurs parties prenantes en charge, de près ou de loin, de mener le projet à bon port dans le respect des délais, des coûts et de la qualité ». L'Agea insiste sur le fait que l'instauration de cette commission « devrait faire l'objet d'une instruction de la part du ministère concerné pour son installation au niveau de chaque wilaya, à savoir celui des Travaux publics, celui de l'Habitat ou celui de l'Industrie ». Cette commission doit suivre et contrôler l'octroi aux entreprises réalisatrices de projets sous la forme d'un package complet (études et réalisation). Evoquant le problème de la rareté de la main d'œuvre, l'Agea a relevé la nécessité, entre autres, de promouvoir les métiers grâce aux médias et à l'école, de faciliter le recours à la main d'œuvre régionale étrangère ou recourir à celle résidant aujourd'hui en Algérie (une solution au retard dans la réalisation des projets), de promouvoir une formation maison sur les chantiers (exemple des Espagnols) et d'encadrer les formations prodiguées par les centres de formation étatiques. Dans ce sillage, l'Agea recommande l'industrialisation des métiers du BTPH, l'octroi aux entreprises et également au PME d'un plan de charge consistant, sur cinq (5) ans et plus, la formation de groupements d'entreprises afin de hisser le niveau des qualifications des entreprises locales à celui des partenaires étrangers, de procéder systématiquement à la réception des projets en présence d'un huissier de justice, de promouvoir l'usage des TIC entre tous les acteurs intervenant dans le BTPH et, enfin, donner l'infrastructure au cas par cas et la superstructure au forfait. Il faudrait également encourager et faciliter la création d'entreprises de production dans le secteur du BTPH afin de substituer progressivement le produit national au produit importé tout en intégrant les technologies actuelles et innovantes. L'Agea plaide pour la dépénalisation de l'acte de gestion, notamment dans le secteur bancaire. D'où la nécessité d'amender le code pénal. « Les retombées en seront, pour nous, bénéfiques en matière de crédits bancaires et donc, de performance dans la réalisation, notamment en ce qui concerne le respect des délais ». Encourager le secteur de la sous-traitance Tout en insistant sur la concertation systématique entre les organisations professionnelles et les pouvoirs publics, l'Agea estime que la passation de marchés exclusivement avec les entreprises de réalisation nationales (publique ou privée) et les sociétés étrangères selon la règle 49/51% doit se faire sans passer par les consortiums. Elle propose d'élargir les facilitations bancaires à toutes les banques publiques nationales et de faciliter le gré à gré public/privé dans le cadre de la sous-traitance et de lever les lourdeurs administratives, notamment celle qui freine le programme de mise à niveau des entreprises. S'agissant des charges fiscales et parafiscales, l'Agea suggère un allègement et la mise en place d'échéanciers de paiement, d'éviter tout blocage de compte bancaire, et l'annulation de la taxe sur le matériel roulant productif.