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Plus de 26.000 têtes de cheptel volées en 9 mois
Baisse de la contrebande au niveau des frontières
Publié dans Horizons le 11 - 10 - 2013

Plusieurs wilayas, dont les villes frontalières telles que Tébessa, Souk Ahras El Tarf, Tlemcen et Naâma, connaissent ces derniers temps le phénomène de contrebande de cheptel, et ce, en dépit des efforts fournis par les GGF (Groupements des gardes-frontières) de la Gendarmerie nationale notamment. Selon un rapport exhaustif de la GN, pas moins de 1. 525 affaires liées au vol de cheptel ont été enregistrées sur l'ensemble du territoire national durant les neuf premiers mois de l'année en cours, avec 26.203 têtes ovines volées. Le phénomène a connu un pic durant le mois d'août avec 229 cas alors que le taux le plus faible a été enregistré au mois de mars.
Les trafiquants de cheptel à Tébessa traqués
Les unités de la GN ont réussi à récupérer 15.411 têtes d'ovin et à arrêter 1.064 personnes, dont 11 femmes, « grâce à la présence permanente des gendarmes, leur intervention rapide et le lancement des recherches ainsi que le renforcement du travail de renseignement », souligne un rapport de la GN. Au classement des régions touchées, l'est du pays arrive en tête avec 496 affaires, soit 37,49% du nombre global des cas enregistrés, avec le vol de 7.098 têtes ovines, suivies des wilayas du centre avec 494 cas et 7 .876 têtes volées. Selon le même rapport, 15 wilayas de l'est du pays sont touchées par cette forme de criminalité, notamment Tébessa avec 82 cas dont 25 résolus, El Tarf, Batna et Oum El Bouaghi. Les unités de la GN et les GGF ont enregistré 496 vols de cheptel, avec 7.908 têtes volées. Les investigations ont permis l'arrestation de 343 personnes dont 144 ont été écrouées et la récupération de 3.272 têtes volées. La comparaison avec la même période de l'année 2012 a fait ressortir une baisse de 11,90% en matière d'affaires traitées et une hausse de 11 % pour ce qui est des personnes arrêtées. Des chiffres indiquent une maîtrise du phénomène au niveau des frontières avec la Tunisie, grâce au renforcement du dispositif de surveillance des frontières est. En effet, 1.146 têtes de cheptel volées ont été récupérées, soit 91% du cheptel volé (1.496 têtes). Cependant, les wilayas de l'Ouest ont enregistré le plus grand nombre de cas avec 8 683 têtes volées. Les gendarmes ont réussi à récupérer 4.669 têtes volées acheminées par des contrebandiers vers le Maroc. Selon les statistiques fournies, les cheptels dérobés sont acheminés vers deux pays voisins, à savoir le Maroc et la Tunisie, où les trafiquants les échangent contre de la drogue. La comparaison avec la même période de l'année 2012 fait ressortir une hausse respectivement de 14,57% et 40,31% en matière d'affaires traitées et de personnes arrêtées. En effet, à l'Ouest, Tiaret vient en tête des régions touchées par ce phénomène avec 1.983 têtes de cheptel volées en 9 mois suivie de la wilaya de Tlemcen avec 1.034 têtes volées.
Plus de 59% du bétail volé récupéré par les gendarmes
Que ce soit au niveau des wilayas de l'intérieur du pays ou des zones frontalières, le phénomène prend des proportions alarmantes. Le même rapport classe les régions du centre du pays à la deuxième position. En chiffres, les unités de la GN ont enregistré le vol de 7.876 têtes volées dont 2.264 ont été récupérées. Ce phénomène est concentré dans les wilayas de M'sila, Djelfa, Blida et Aïn Defla. Les gendarmes du premier groupement régional de la GN à Blida regroupant 11 wilayas a intensifié la lutte contre ce phénomène. C'est ce qui ressort d'une comparaison qui indique une hausse de 5,33% en matière d'affaires traitées et de 36,72% en matière de personnes arrêtées par rapport à la même période de l'année 2012.
Aucun cas de trafic de cheptel au Sud du pays
En revanche, les wilayas du sud du pays sont moins touchées par ce phénomène. Les unités de la GN relevant des wilayas du sud-est ont enregistré 116 vols de cheptel, soit 1.652 têtes volées. Parmi les affaires enregistrées, 49 ont été solutionnées, ayant permis l'arrestation de 107 personnes dont 65 ont été écrouées et la récupération de 906 têtes volées. La comparaison avec la même période de l'année 2012 a fait ressortir une hausse de 9,43% en matière d'affaires traitées et de 9,18% concernant les personnes arrêtées dans ces wilayas. Une seule affaire a été traitée dans la wilaya frontalière d'Illizi, au sud-est du pays, contre 13 à Ouargla où les enquêteurs ont enregistré le vol de 88 têtes. De même pour la wilaya d'El Oued, une ville frontalière avec la Libye, qui a enregistré une baisse de cette forme de criminalité. « Cette amélioration en matière de maîtrise du phénomène de la contrebande s'explique par le renforcement du dispositif de contrôle au niveau des frontières », relève le rapport. S'agissant des wilayas du sud-ouest, les gendarmes ont enregistré 16 cas de contrebande de cheptel, soit 84 têtes volées. La comparaison avec la même période de l'année 2012 a fait ressortir une hausse de 77,78% en matière d'affaires traitées et de 100% pour ce qui est des personnes arrêtées et une baisse de 25,66% concernant les têtes d'ovin volées. Ces affaires sont constatées dans les wilayas d'Adrar et Béchar. Toutefois, au sud, aucun cas de vol ou trafic de cheptel n'a été enregistré.
L'anticipation, moyen efficace de lutte
Par ailleurs, le rapport signale qu'un plan opérationnel spécial a été mis en œuvre sur directive du commandant de la GN, le général-major Ahmed Bousteila, pour lutter contre cette forme de criminalité qui porte atteinte à l'économie nationale. Il consiste en l'anticipation et la prévention. Des mesures ont été prises dans ce sens. Il s'agit, entre autres, de la mise en place d'un registre du cheptel qui facilite le contrôle lors du transport des bêtes et l'identification de leur origine, d'une part, et la surveillance du trafic dans les abattoirs et les marchés à bestiaux, d'autre part. Concernant les vols commis dans des fermes et lors d'agressions de maquignons, les patrouilles ont été multipliées au niveau de l'autoroute, les chemins communaux et de wilaya et les chemins non classés utilisés généralement par les bandes de voleurs de cheptel. Les gendarmes ont également localisé les éleveurs afin d'effectuer les procédures anticipatives nécessaires telles que les patrouilles, les points de contrôle et les fouilles à proximité des marchés à bestiaux hebdomadaires. En outre, les unités de la GN ont mené des campagnes de sensibilisation auprès des maquignons pour qu'ils contactent le numéro vert 10.55 en cas de vol de leur bétail afin de lancer les recherches sur-le-champ. Le dispositif consiste également en l'intensification du contrôle au niveau des abattoirs pour s'assurer de l'origine du cheptel destiné à l'abattage dont le détenteur ne dispose par des documents réglementaires (carte de maquignon, certificat du vétérinaire) et qui pourrait provenir d'un vol.


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