Le trafic de blé tendre a pris des proportions alarmantes dans plusieurs wilayas. Le bilan communiqué par le groupement territorial de la GN de M'sila est, à ce titre, éloquent. Durant les premiers neuf mois de l'année en cours, les services de la GN ont traité 56 affaires de trafic de blé tendre qui se sont soldées par la saisie de 4 263 quintaux de blé tendre, 2 167 quintaux de son, 45 quintaux de maïs, 182 quintaux d'orge et 100 kg d'aliment du bétail. Ces quantités destinées à être transformées en farine, ont été détournées pour être vendues comme aliment du bétail. Selon les enquêteurs, les contrebandiers préfèrent vendre le blé comme aliment du bétail qui coûte 4000 DA le quintal contre 2000 DA pour le blé qui sera transformé en farine. Afin de faire face à cette criminalité qui menace un produit stratégique subventionné par l'Etat, et devant l'ampleur de ce crime, le commandement de la GN de M'sila vient de saisir le wali pour « la tenue d'une réunion de la commission sécuritaire de wilaya et saisir le procureur général afin de prendre les mesures urgentes pour arrêter cette hémorragie qui menace l'économie nationale », a affirmé le colonel Boussaid. Selon le lieutenant-colonel Kerroud, des enquêtes sont en cours dans les wilayas de Tiaret et Tissemsilt afin de déterminer l'origine de ces transactions douteuses. Le différentiel entre les prix du blé d'importation et celui produit localement et qui est soumis à un soutien de l'Etat est important. Exemple : le blé dur est cédé par les pouvoirs publics aux semouleries à 2 285 DA le quintal, puis racheté auprès des agriculteurs au prix de 4 500 dinars le quintal. Les mêmes transactions concernent aussi l'orge, dont le trafic se déroule du côté de Sidi Aïssa à M'sila, Bordj Bou Arréridj et Bouira, notamment.