Photo : Slimene S.A. Redonner à Alger, la capitale, un visage d'une grande métropole méditerranéenne et réhabiliter ses immeubles d'une grande valeur architecturale, tel est l'objectif que s'assigne la wilaya d'Alger à travers une opération baptisée «Plan blanc». Les détails de ce chantier de grande envergure ont été présentés hier, lors d'une conférence de presse animée par les directeurs du logement, de l'urbanisme et de l'aménagement et de la restructuration en présence du chef de cabinet de la wilaya. Dans sa première phase, cette réhabilitation concernera une dizaine de bâtisses de la rue Larbi Ben M'Hidi, Zighout Youcef, Didouche Mourad, la rue Ahmed Chaïb (ex-Tanger), Malika Gaïd et les rues transversales menant vers les placettes (Square, Grande Poste, l'Allée de la mémoire, place Emir Abdelkader). Coût de l'opération qui s'étalera sur quatre ans : 5 milliards DA. «Cette action consiste à restaurer tous les immeubles, la mise en état des terrasses dont les habitations illicites ont été démolies et les occupants relogés. Les paraboles et les climatiseurs suspendus aux balcons seront remis sur la terrasse. Quant aux câbles électriques et les fils téléphoniques, ils seront encastrés», précise le directeur de l'urbanisme, Abdelkader Djelaoui. Aussi, «l'objectif de ces travaux est d'améliorer l'environnement et rendre agréable le cadre de vie des habitants», ajoute-t-il. Il était temps. Les beaux immeubles d'Alger-Centre datant de l'ère coloniale, sont devenus complètement délabrés. Un état que le directeur de l'aménagement et de la restructuration, Abdelkader Guida, impute au «lancement de la copropriété en 1981 dans un cahier de charges déterminant les droits et les devoirs des deux parties, la surcharge d'exploitation, l'accaparement des parties communes et la décrépitude». Conséquence : 259 immeubles menacent de s'effondrer. Le plan de réhabilitation agit non seulement sur les immeubles mais aussi sur l'espace extérieur (trottoir, sous-sol, mobilier urbain et arbre). Pour cela, une charte des espaces publics a même été établie pour éviter toute modification des couleurs des bâtisses ou de la nature des trottoirs. Ainsi, trois couleurs ont été choisies : le blanc pour les murs, le gris pour la boiserie et le noir pour les rampes. Le choix du conseil de la wilaya dans son opération s'est porté sur les boulevards à grande activité commerciale et les placettes. Cela concerne également l'aménagement d'une promenade de l'Indépendance allant du Maqâm Echahid au front de mer en passant par le jardin d'essais avec la création d'un aquarium. Revenant sur les circonstances du lancement de ce chantier après la perte de plusieurs immeubles, le directeur du logement, Mohamed Smaïl, a affirmé que «l'opération ne pouvait être entamée sans l'établissement d'un diagnostic de l'état de dégradation des immeubles et définir les étapes d'intervention comme il était nécessaire de procéder en premier lieu au relogement des personnes qui occupait les terrasses et des zones attenantes aux bâtisses à réhabiliter». Concernant la sauvegarde de la Casbah, ce site classé par l'Unesco au patrimoine de l'humanité, elle est prise en charge par le ministère de la Culture. Toutefois, le relogement de ses occupants reste une des prérogatives de la wilaya et qui est prête à procéder au relogement de 200 familles à condition d'avoir des assurances que les logements libérés ne seront pas une fois de plus réoccupés. • «La Parisienne» sera reconstruite à l'identique Beaucoup d'encre a coulé quant au devenir du terrain récupéré après la démolition de l'immeuble «La Parisienne» à Alger-Centre. Cette bâtisse, un bien privé appartenant à une Française, a été élevé sur un terrain lui appartenant également. Ceci lui accorde le droit de disposer de son bien qui verra la construction prochainement d'un immeuble identique à celui démoli, a indiqué le P/APC d'Alger-Centre, Tayeb Zitouni.