Photo : Slimene SA. Dans le cadre de l'élaboration du carnet de santé du patrimoine immobilier de la capitale et selon une expertise réalisée par le laboratoire d'aménagement territorial de l'université de Bab Ezzour, 40% des 1892 immeubles recensés - dont une grande partie appartient au privé - sont menacés de ruine. Des travaux de réhabilitation doivent être engagés en toute urgence si l'on veut éviter que ces bâtisses ne s'effondrent. Mais, il s'avère que l'opération de réfection initiée par l'APC d'Alger centre se heurte à un problème majeur : celui de la copropriété. Certains copropriétaires ne veulent pas adhérer à cette action de sauvegarde du patrimoine immobilier, selon M. Balaouane, vice-président de l'APC d'Alger. «La capitale se situe dans une zone fragile et de par les aléas de la nature comme les inondations de Bab El-Oued en 2001 ou le séisme de 2003, nous avons pu capitaliser une certaine expérience. Même s'il s'agit d'une expérience malheureuse, cela nous a permis d'éveiller le réflexe des responsables locaux pour essayer de réfléchir sur le devenir de ce patrimoine immobilier national», explique-t-il. Selon lui, le refus des copropriétaires de contribuer financièrement à cette action de restauration du vieux bâti constitue l'entrave principale. Pour ce responsable local, les textes relatifs à la réhabilitation des immeubles sont toujours en vigueur et les copropriétaires, qui exigent des droits, ont, eux aussi, des devoirs tels que la réfection ou l'aménagement de leurs biens immobiliers. «Il y a des balcons qui commencent à s'effondrer et qui constituent un véritable danger public. Qui en est responsable ? Ce ne sont pas les autorités locales comme veulent le faire croire certains citoyens qui ignorent à qui appartient l'immeuble», affirme notre interlocuteur. «Il est vrai que les pouvoirs publics interviennent dans la réfection des façades mais l'intérieur de l'immeuble est du ressort des copropriétaires», précise M. Balaouane. L'embellissement du patrimoine de la ville par les pouvoirs publics, explique-t-il, ne dispense pas les copropriétaires de faire des travaux à l'intérieur pour empêcher l'effondrement des escaliers ou des terrasses. Ce responsable évoque également le manque de communication entre les copropriétaires concernant les opérations de réhabilitation. A ce sujet, il préconise le retour rapide du syndic des immeubles qui a un grand rôle à jouer dans la préservation du patrimoine immobilier. «Nous sommes sur le point de trouver un consensus avec les copropriétaires pour le rétablir», indique le vice-président. L'APC d'Alger est prête à engager les travaux de réhabilitation des immeubles menacés mais, insiste notre interlocuteur, avec des moyens financiers communs. Pour ce faire, une opération de sensibilisation des copropriétaires est déjà lancée par l'APC d'Alger qui a mis en place une commission dans le but d'activer l'installation du syndic de l'immeuble. Pour ce qui est des immeubles déjà démolis, le responsable évoque le problème de terrain qui, généralement, appartient au privé. «Nous sommes devant un problème juridique», souligne-t-il.