Le Centre de prévention et de psychothérapie de Mohammadia (Alger) s'est doté, jeudi dernier, d'un matériel de dépistage de drogues : la luminothérapie. « Ce matériel va détecter avec précision le genre de drogue consommée par le toxicomane », a indiqué Abdelkrim Abidat, président du Conseil national des associations pour la sauvegarde de la jeunesse, lors d'un point de presse animé pour la circonstance. Avant l'achat de ce matériel, les malades, selon M. Abidat, étaient pris en charge par les psychologues et les médecins. « Les jeunes veulent du concret et affichent la volonté d'une véritable thérapie. Ce petit scanner (luminothérapie) nettoie le sang des effets de la nicotine », a précisé l'intervenant. Le dépistage est primordial et la drogue est comme une gangrène. Il y a en Algérie, aujourd'hui, 300.000 toxicomanes déclarés. Leur âge varie entre 14 et 35 ans dont 3% sont des filles. Comment se déroule une séance de soins ? L'intervenant précise qu'avant d'entrer en salle de thérapie, le malade doit, en premier lieu, passer par le psychologue et le médecin, présents au niveau du centre. La thérapie prend en général deux mois à raison d'une séance par semaine. « Avec ce matériel, le malade ressent vraiment des améliorations », a-t-il fait remarquer. M. Abidat a indiqué que les malades ont tendance à abandonner le haschisch et la drogue et recourent aux comprimés, car ceux-ci sont faciles à transporter. Pour en revenir aux principales causes de « la chute dans le gouffre de la drogue », M. Abidat évoque « la démographie galopante, la déperdition scolaire, le rythme insuffisant de création d'emplois, l'exiguïté du logement, le fardeau économique pesant sur la population active, le manque de structures socio-éducatives et de loisirs, l'éclatement de la cellule familiale, l'opposition des modèles de référence, la démission parentale et la promiscuité, constituent des facteurs négatifs qui agissent directement sur le comportement psychologique et social susceptible de générer des problèmes extrêmement complexes et d'affecter gravement l'harmonie de la société. » Le Centre de prévention et de psychothérapie de Mohammadia dispose d'une équipe de médecins, de psychologues, d'éducateurs et de conseillers pour répondre à toutes les questions d'ordre physique, psychique et social que peuvent poser les jeunes. L'association organise des campagnes antitabac et anti-sida dans les différentes cités et localités au niveau national. Afin de prévenir et de lutter contre la drogue dans les quartiers, un projet pilote, soutenu par le ministère de la Jeunesse et des Sports, a été mis en place.