L'émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, poursuit une tournée régionale pour tenter de réunir une nouvelle conférence, prévue fin novembre à Genève. Il sera aujourd'hui à Damas où il ne s'est pas rendu depuis la fin décembre 2012, quand il a appelé à un changement « réel » en Syrie. Dans le cadre de cette tournée, M. Brahimi a visité l'Iran, la Turquie, la Jordanie, l'Irak, l'Egypte, le Koweït, Oman et le Qatar. A Téhéran, il avait déclaré, samedi, que la participation de l'Iran à la conférence de paix sur la Syrie est « naturelle et nécessaire », tout en précisant qu'aucune invitation ne lui avait été lancée pour l'instant. A l'issue de ce périple, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe aura donc tout fait pour convaincre les pays de la région à adhérer à la tenue de Genève 2 qui est toutefois menacée d'un énième report en raison des divisions de l'opposition se déclarant partisans et adversaires de Genève 2. Samedi soir, une vingtaine de groupes rebelles, dont certains font partie de l'Armée syrienne libre (ASL), ont, dans un communiqué, rejeté catégoriquement une telle rencontre réclamant l'assurance que le président Bachar Al Assad ne fasse pas partie de la transition. Parmi les signataires du document, on y trouve les brigades Liwad Al Tawhid, Ahrar Al Cham, Souqour Al Cham ou encore Ahfad Al Rasul. La fracture au sein de l'opposition syrienne, qui ne date pas d'aujourd'hui, s'accentue ces derniers temps. A la mi-octobre, des dizaines de groupes avaient rejeté l'autorité de la Coalition nationale syrienne qui chapeaute l'opposition politique depuis l'étranger en affirmant qu'elle avait échoué dans sa mission. De son côté, Bachar Al Assad avait estimé, lundi dernier, que les « conditions n'étaient pas encore réunies » pour des négociations de paix avec l'opposition. Il a écarté aussi toute négociation avec des opposants ayant des liens avec des Etats étrangers ou avec les groupes terroristes.