« L'Université algérienne a atteint un niveau appréciable concernant l'aspect quantité puisque plus de 1,3 million d'étudiants sont inscrits aujourd'hui dans les différentes facultés du pays. Cependant, il reste l'aspect qualité à promouvoir davantage. Les sciences humaines construisent des sociétés, les technologies font des civilisations. Nous devons travailler plus sur ce dernier aspect, car nous sommes encore loin, en témoignent les faibles taux de réussite des élèves dans les matières scientifiques et techniques. Il est grand temps de passer à une nouvelle étape », a indiqué le Premier ministre qui répondait à une question liée à la place de l'université dans la société, posée par un étudiant. Continuant sur sa lancée, il explique que les nouvelles technologies constituent la pierre angulaire de tout essor : « Le développement économique passe inéluctablement par la maîtrise des technologies modernes. L'université doit se mettre au diapason du développement économique enclenché. Nous n'avons pas d'autre choix que de se lancer dans cette voie. L'argent est disponible et nous sommes prêts à payer des étrangers pour mieux former nos enfants. Le meilleur investissement se fait dans la ressource humaine. Nous ne pouvons pas, certes, concurrencer les pays développés, mais nous devons travailler plutôt pour se rapprocher de leur niveau. » Le problème du chômage qui touche 25% des jeunes universitaire doit être également réglé, a indiqué le Premier ministre qui estime que « le jeune diplômé doit être un incubateur de start-up, créateur de richesse et non un demandeur d'emploi ». Dans ce sens, il dira à l'adresse des futurs diplômés que « l'Etat est là pour vous soutenir et vous accompagner dans vos projets. Nous devons reconnaître que le marché du travail ne répond pas actuellement aux besoins de toutes les compétences, mais la volonté politique est là. Le gouvernement a pris des mesures diverses pour simplifier et permettre l'apport des jeunes diplômés au développement. Notre base industrielle n'a pas encore atteint le niveau demandé, mais les fondements d'une industrie solide sont mis en place ». « Le changement ne vient pas par l'anarchie » Le même principe de la maîtrise de la créativité et l'innovation est réitéré par Abdelmalek Sellal lors de sa rencontre avec la société civile de la wilaya de Sétif : « Celui qui veut maîtriser son économie locale doit d'abord tenir l'exportation pour influer sur le marché extérieur. Nous avons les moyens et les capacités pour y parvenir. La seule solution est l'investissement. » Sur le même registre de l'investissement, il dira qu'on ne doit pas compliquer les procédures en la matière. Pour lui, il est inadmissible d'entendre parler de contraintes administratives. « Cette mentalité de négativisme doit être écartée. Le jeune Algérien est capable de réaliser des miracles, il suffit de mettre à sa disposition les moyens nécessaires », estime-t-il. L'intérêt doit être accordé aussi à la communication et au dialogue constructif, dira encore le Premier ministre. Il fera remarquer à ce propos que nous devons travailler ensemble pour sauvegarder la stabilité du pays. « Il y a des parties qui n'admettent pas le fait que l'Algérie demeure stable. Cependant, l'Algérie a ses hommes et nous devons nous respecter mutuellement, car la stabilité aide et contribue au développement socioéconomique espéré », souligne-t-il. Reste que pour Sellal, le changement ne vient pas d'une manière anarchique. « Nous avons vécu notre expérience dans l'anarchie et nous savons bien ce que cela a signifié », rappelle-t-il. Et de poursuivre : « Nous avons besoin d'une révolution économique, technologique et culturelle. »